: Carte Viande rouge : quels sont les pays européens les plus accros ?
L'agence cancer de l'Organisation mondiale de la santé a classé lundi la viande rouge, porc compris, parmi les aliments "probablement cancérogènes". Sa consommation est pourtant profondément ancrée en Europe.
Face aux risques de développer un cancer, les Européens ne sont pas tous égaux. Alors que le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), qui dépend directement de l'Organisation de la santé (OMS), a classé lundi 26 octobre la viande rouge – dont fait partie le porc, selon lui – parmi les aliments "probablement cancérogènes", les dernières données disponibles sur les habitudes de consommation des Européens en la matière révèlent une profonde disparité de situations.
Les chiffres utilisés ici proviennent de l'Etablissement national des produits de l'agriculture et de la mer (document PDF), qui dépend du ministère de l'Agriculture. Ils précisent la quantité moyenne de viande ovine, bovine et porcine consommée par habitant en 2014, en kilos équivalent carcasse (kgec). Cette expression indique que le poids mesuré prend en compte les parties non comestibles, comme les os ou les tendons. La viande transformée, comme la charcuterie, considérée par l'OMS comme "cancérogène pour l'homme", est également incluse dans ces données.
La France parmi les gros consommateurs
Les Danois décrochent ainsi la palme des plus gros consommateurs de viande considérée comme à risques par l'OMS. L'an dernier, ils ont consommé en moyenne 82,8 kgec de viande rouge, dont une large part de porc (60,5 kgec). Avec 58,9 kgec consommés par habitant l'an passé, la France se situe dans le premier tiers des pays les plus friands de viande rouge, avec une répartition plus équilibrée entre le bœuf et le porc (respectivement 23,4 kgec et 32,5 kgec).
En France comme dans le reste de l'Europe, la tendance est toutefois à la baisse. Le pic avait été atteint en 1998 : chaque Français consommait alors 94 kgec de viande (volaille comprise), contre 86 kgec en 2014, rapporte Le Monde. Un recul qui s'explique par le prix des aliments, mais également par un souci du bien-être animal et par les scandales alimentaires comme celui de la viande de cheval, explique le quotidien du soir.
Ce recul de la consommation de viande a de quoi rassurer, après le constat alarmant dressé par l'OMS. Selon les données provenant d'une dizaine d'études publiées lundi, consommer 50 grammes de viande transformée par jour accroît le risque de cancer colorectal de 18%. La consommation quotidienne de 100 grammes de viande rouge pourrait, elle, accroître ce risque de 17%, mais le lien de causalité n'est pas établi avec certitude.
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