"La culture du viol chez les chiens" : un vaste canular académique piège des revues américaines de sociologie
Certains articles étaient des essais, mais quelques-uns affirmaient se reposer sur des données, comme des entretiens, ce qui est en théorie vérifiable.
Le manque de rigueur de certaines revues de sociologie est pointé du doigt. Trois personnes (dont deux universitaires) ont réussi un canular aux Etats-Unis en faisant publier dans plusieurs revues reconnues des articles de recherche entièrement inventés, aux conclusions ridicules. L'une d'elles, publiée en mai dans la revue Gender, Place & Culture et finalement retirée, prétendait étudier la culture canine du viol dans les parcs à chiens, en tirant des parallèles avec les hommes.
Au total, sept articles sur les 20 écrits par le trio ont été acceptés par des revues, passant l'obstacle redouté des comités de lecture censés vérifier la rigueur académique des articles. Les revues en question publient principalement des articles sur les questions de sexualité, d'identité ou d'origine ethnique et du genre. Des domaines où, selon les auteurs du canular, l'idéologie aurait pris le pas sur les faits et la recherche de vérité.
La suspicion jetée sur ces disciplines
Certains articles étaient des essais, mais quelques-uns affirmaient se reposer sur des données, comme des entretiens, ce qui est en théorie vérifiable. C'était le cas d'une étude sur l'impact de l'usage d'un godemiché anal par des hommes hétérosexuels sur leur transphobie. Une autre analyse expliquait pourquoi un homme se masturbant en pensant à une femme sans son consentement commettait une agression sexuelle. Un autre article était une réécriture féministe d'un chapitre de Mein Kampf.
"Lorsque l'on rend des idées absurdes et horribles suffisamment à la mode politiquement, on arrive à les faire valider au plus haut niveau", affirme James Lindsay, qui a obtenu un doctorat de mathématiques en 2010 à l'université du Tennessee et s'est consacré pleinement à ce projet depuis un an et demi. Les études étaient envoyées sous pseudonymes.
"Si notre projet démontre une chose, c'est qu'on ne peut pas faire confiance à la recherche actuelle dans ces disciplines", dit à l'AFP James Lindsay. Mais le but du projet, selon lui, est de "réformer" ces disciplines, et non de les détruire.
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