Don d’organes : le nombre de greffés a augmenté de 30% en dix ans
En France, chaque année, les greffes permettent de sauver des vies ou d’améliorer le quotidien de près de 6 000 personnes. Frédéric, par exemple, souffre de mucoviscidose. Son état de santé s’était tellement dégradé qu’il ne pouvait pratiquement plus marcher, ni respirer. Le 5 février dernier, il a bénéficié d’une greffe. De nouveaux poumons ont changé sa vie : "Je respire seul, sans aide, avec un confort absolument incroyable. Je ne tousse plus quand je me réveille le matin. Ce sont tous mes poumons qui se remplissent. Je peux avoir de l’air autant que je veux. C’est juste magique ! " Mais ce sont surtout les petits gestions du quotidien que Frédéric redécouvre : " [Je peux] remonter les étages chez moi sans difficulté, refaire mes courses dans les magasins, pouvoir me garer à 200 mètres d’une boutique sans avoir à souffrir parce que je vais devoir marcher. " Ce greffé a également retrouvé une vie sociale et familiale "On est beaucoup plus serein, j’ai même ouvert un plan d’épargne retraite. Je peux envisager l’avenir sur 20, 25 peut être 30 ans. Je vais peut-être même mourir de vieillesse, pourquoi pas ? ! "
Seulement 7% des Français connaissent la loi sur le don d'organes
Si Frédéric a bénéficié d’une greffe, c’est parce qu’il a profité d’un donneur. Mais pour donner ses organes, il faut bien connaître la loi sur le don d’organe, ce qui est loin d’être le cas rappelle Anne Courèges, la directrice générale de l’agence de la biomédecine : "Seulement 7% de nos concitoyens connaissent la loi en France et notamment ce que l’on appelle le principe du consentement présumé. C’est-à-dire le fait que chacun d’entre nous est réputé être donneur, sauf s’il a fait connaître de son vivant son opposition au prélèvement de ses organes ou de ses tissus ." Elle précise : "On ne demande pas à vos proches de prendre une décision à votre place, on leur demande vraiment de dire si vous étiez opposé(e) au prélèvement de vos organes et tissus ".
Des tissus conservés jusqu'à dix ans
Peu de monde le sait, en effet, nous pouvons aussi donner des tissus comme de la peau, des veines, des valves cardiaques, des os ou des cornées. Isabelle Martinache est référente tissus à l’agence de biomédecine. Elle note que ces tissus ont des provenances diverses : "[ils] peuvent provenir de donneur décédé, de donneur vivant qui vont avoir une intervention chirurgicale, c’est le cas des placentas, par exemple, quand on a pu accoucher par césarienne. Des têtes fémorales quand on a eu une pose de prothèse de hanches ". L’avantage des tissus est multiple, souligne cette spécialiste : "Comme ils ne sont pas vascularisés, ils peuvent être conservés. La cornet va pouvoir être conservée un mois dans un milieu liquidien à 31 degrés. (…) A moins 80 degrés, le tissu ne va pas se dégrader, nous pouvons le garder de deux à cinq ans, et quand ils sont conservés à des températures extrêmement froides comme moins 196 degrés, nous allons pouvoir les garder jusqu’à dix ans. "
L’an dernier, plus de 4 000 personnes ont bénéficié d’une greffe de cornée et près de 1 500 de greffes d’artères ou de veines.
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