Don du sang pour les homosexuels : "Un an d'abstinence, c'est une insulte à la réalité", réagit le collectif Homodonneur
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé, mercredi, l'ouverture du don du sang aux homosexuels, à condition qu'il s'abstienne de toutes relations sexuelles pendant un an.
Pour la ministre de la Santé, c'est "la fin d'un tabou et d'une discrimination". Pour le collectif Homodonneur, "c'est une insulte à la réalité". L'ouverture du don du sang aux homosexuels à condition qu'ils n'aient "pas eu de relations sexuelles avec un autre homme depuis douze mois", annoncée, mercredi 4 novembre, par Marisol Touraine, est mal accueillie par les principaux concernés.
Frédéric Pécharman, membre du collectif, explique à francetv info les raisons de cette colère.
Francetv info : Que pensez-vous de l'annonce de Marisol Touraine sur le don du sang pour les homosexuels ?
Frédéric Pécharman : Elle nous propose un an sans relations sexuelles. C’est humainement inacceptable, aucune personne sur Terre ne peut vivre un an sans relations sexuelles. Pour nous, c’est une fausse mesure, hypocrite et scandaleuse. C'est même une insulte à la réalité de nos vies, doublée d’une régression. Nous avons toujours estimé que parler de l'abstinence était un pas en arrière.
Qu'auriez-vous souhaité à la place ?
Ces derniers mois, on s’est battu pour le plasma sécurisé par quarantaine. Cela permettait de congeler le plasma pendant quelques mois pour s'assurer de son innocuité. C’était un vrai compromis pour étudier l’épidémiologie des donneurs homosexuels, pendant deux à trois ans.
Ils ont préféré partir sur l’abstinence sexuelle. C'est une mauvaise solution puisque les donneurs vont mentir sur la réalité de leur dernier rapport. Les chiffres seront donc mauvais. Je les soupçonne d'avoir pris cette mesure pour pouvoir dire : "Vous voyez, on a voulu faire un geste, ils [les donneurs homosexuels] ont menti, donc on continue de les exclure."
Que comptez-vous faire ?
On nous a menés en bateau, nous allons donc reprendre nos actions. On lance un appel à toutes les associations, il faut maintenir la pression sur le gouvernement. Parce que si nous ne bougeons pas, ils vont croire que nous sommes satisfaits.
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