Expérimentation du cannabis thérapeutique : ce que prévoit le "projet de cadre" des experts

Seuls certains médecins spécialistes volontaires devraient pouvoir prescrire du cannabis thérapeutique dans le cadre de l'expérimentation qui commencera début 2020. C'est ce qu'a décidé le comité d'experts de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), selon un "projet de cadre" rendu public mercredi 19 juin.

Si ce comité d'experts doit encore rencontrer des professionnels de santé et des associations de patients avant de remettrer son avis définitif, tout comme l'ANSM, voici les dispositions prévues pour encadrer l'expérimentation du cannabis thérapeutique.

Qui préscrira du cannabis thérapeutique ?

Pour ce test en situation réelle, la "prescription initiale" ne pourra être faite que par certains médecins, préconisent les 13 spécialistes du comité, présidé par le psychiatre et pharmacologue Nicolas Authier. Ces médecins sont ceux qui sont spécialistes des cinq indications concernées par l'expérimentation et qui exercent dans des centres de référence (centres anti-douleur, centres experts sclérose en plaques, etc.).

La "participation à l'expérimentation, des centres et des médecins", devrait se faire "sur la base du volontariat" et après une "formation préalable obligatoire", recommande également le comité. "Une fois le traitement du patient stabilisé" (notamment pour obtenir la "dose minimale efficace"), le médecin traitant du patient pourra alors prendre le relais.

Quelles sont les pathologies concernées ?

Les indications concernées sont les douleurs neuropathiques non soulagées par d'autres thérapies, les épilepsies résistantes aux traitements, les effets secondaires des chimiothérapies ou encore pour les soins palliatifs et les contractions musculaires incontrôlées de la sclérose en plaques.

Sous quelle forme sera precrit ce cannabis ?

Les experts estiment qu'il faudra mettre à disposition le cannabis thérapeutique à la fois sous des formes qui ont un "effet immédiat" (huile et fleurs séchées pour inhalation) et sous des "formes à effet prolongé" (solutions buvables et capsules d'huiles) pour répondre au mieux aux besoins différents des patients. Pour la même raison, ils suggèrent de rendre disponibles des produits contenant différents dosages des deux principes actifs du cannabis, le THC et le CBD, qui n'ont pas les mêmes effets.