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"C'est très attirant, les couleurs et tout..." : la "puff", cette cigarette électronique qui vise les plus jeunes

La "puff" attire de nombreux mineurs, au risque de les faire tomber dans l'addiction à la nicotine alors même qu'ils sont censés ne pas avoir accés à cette cigarette électronique, aux couleurs arc-en-ciel et aux goûts très divers.

Article rédigé par Benjamin Illy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des "puffs" en vente dans un bureau de tabac. (STEPHANIE BERLU / RADIO FRANCE)

Goût barbe à papa, pastèque glacée, myrtille givrée ou encore fraise... On ne parle pas de chewing-gums, mais bien de cigarettes électroniques multicolores, appelées "puff", qui attirent de plus en plus de jeunes, au risque de développer des addictions dès leur plus jeune âge. "C'est très attirant, les couleurs et tout, c'est un produit qui est jetable, c'est accessible", confie un adolescent de 17 ans, rencontré à une terrasse parisienne. Le marché est en plein boum, et sera abordé au congrès annuel de la confédération des buralistes, qui se tient ce vendredi 21 octobre.

Le sujet est sensible car le produit est très attractif chez les jeunes alors qu'il reste interdit pour les moins de 18 ans. "Il y a beaucoup de bureaux de tabac qui vendent aux mineurs, constate un adolescent. J'ai 17 ans, moi, j'en prenais principalement pour arrêter de fumer. Mais beaucoup de gens en prennent non pas pour arrêter mais pour commencer. Il faut faire attention à la nicotine, il y a une addiction qui peut se développer très très tôt" Un peu plus loin, une fille, non fumeuse, tout juste 14 ans, a connu la puff sur les réseaux sociaux : "En fait, c'était sur Tik Tok, et on a vu une vidéo, cela m'a beaucoup influencé."

Un marché en pleine essor

En quelques recherches sur l'application, des publications s'affichent. "Ça sent super bon, c'est super bon", répète un jeune homme dans une vidéo, qui cumule plus de 200 000 vues. Le phénomène inquiète les tabacologues qui y voient un marketing axé essentiellement vers un public mineur, en proie à devenir rapidement dépendant. "Clairement, les fabricants de puff ciblent les jeunes", dénonce le professeur Yves Martinet, président du Comité national contre le tabagisme (CNCT). Elle est vendue en grande surface, vous avez des grands magasins, des chaînes qui vendent des puffs.

Le produit se banalise et devient même roi dans certains bureaux de tabac, avec des stands dédiés. "C'est clairement un phénomène commercial, cela a relancé l'activité vapotage qui commençait à se tasser, explique Cyril derrière son comptoir, dans le 15e arrondissement. On est à 8,95 euros la puff, l'équivalent de deuxc paquets de cigarettes. Je ne peux que reprocher toute démarche commerciale, s'il y en a, qui vise une clientèle mineure. On est clairement interdit aux moins de 18 ans, au même titre que les jeux, que le vapotage et que le tabac. Nous avons une politique assez stricte de demander une pièce d'identité aux consommateurs, dès qu'on a un doute."

Ce buraliste ajoute que la puff représente 50% de ses ventes de vapotage. La CNCT ne donne pas de chiffres précis sur les ventes globales de puff. Seule certitude, le marché de la cigarette électronique pèse globalement 140 millions d'euros sur 3,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires brut annuel.

La "puff", cette cigarette électronique qui vise les plus jeunes - le reportage de Benjamin Illy

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