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Un million de fumeurs en moins en un an en France : "On se dirige vers la fin du tabac"

Le pneumologue Bertrand Dautzenberg, secrétaire général de l'Alliance contre le tabac, a réagi lundi sur franceinfo à l'annonce de la ministre de la santé Agnès Buzyn.

Article rédigé par franceinfo
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La France a connu un renversement de tendance spectaculaire dans le tabagisme, dû notamment à l'augmentation des prix, selon le gouvernement, mais aussi à la cigarette électronique (Image d'illustration).  (JOE KLAMAR / AFP)

Un million de Français qui fumaient chaque jour ont arrêté en l'espace d'un an, a annoncé lundi 28 mai la ministre de la Santé Agnès Buzyn, en insistant sur l'importance de l'augmentation des prix du tabac. En 2017, 26,9% des 18-75 ans fumaient chaque jour, contre 29,4% un an auparavant, selon des chiffres dévoilés par le ministère.

"On se dirige vers la fin du tabac", a réagi sur franceinfo le pneumologue Bertrand Dautzenberg, secrétaire général de l'Alliance contre le tabac. Il souligne notamment que "les jeunes fument de moins en moins". Selon lui, "le remboursement de l'arrêt du tabac va beaucoup accélérer l'arrêt". Il remarque également que "90 à 95% des vapoteurs n'ont presque plus besoin de nicotine" et que des millions de fumeurs, "qui ont vapoté, arrêtent de fumer et de vapoter".

franceinfo : La ministre de la Santé Agnès Buzyn met en avant la hausse du prix des paquets de cigarettes pour expliquer ces chiffres. Est-ce que cela a joué ?

Bertrand Dautzenberg C'est une évaluation entre 2016 et 2017 où les hausses du prix n'ont pas été considérables. L'année prochaine, les résultats vont être encore meilleurs. Il y a eu l'apparition du paquet neutre, le plan national de réduction du tabagisme qui est arrivé dans sa phase d'action. Il y a l'arrivée de la cigarette électronique, qui explique beaucoup la "ringardisation" du tabac chez les jeunes et le fait que les diminutions du tabac soient importantes chez les jeunes. Et il y a la facilité de l'accès à l'arrêt du tabac. On voit qu'il y a plus de baisse du tabagisme chez les plus précaires que chez les gens qui ont des revenus élevés, alors que les dernières mesures montraient le contraire. On est sur la bonne voie. Ces mesures ont été faites début et milieu 2017. En 2018 on va avoir des résultats encore plus merveilleux. On se dirige vers la fin du tabac.

Est-ce que l'efficacité de la lutte contre le tabagisme passe d'abord par un faisceau d'actions ?

Aucune action n'est très efficace. La seule action qui soit purement efficace toute seule, c'est la hausse des prix. Mais toutes les actions contre le tabac sont plus efficaces si on additionne cinq ou six angles d'attaque différents pour faire régresser le tabagisme qui est la première cause de maladie évitable en France.

Il y a 26,9% des 18-75 ans qui fument encore tous les jours en France. C'est important ?

Le chiffre est encore important. Il est très inégal selon les régions. En Île-de-France, on fume beaucoup moins. Les jeunes fument de moins en moins, surtout les jeunes qui ont des niveaux d'études supérieurs. La régression de l'entrée en tabagisme est une très bonne chose. Le remboursement de l'arrêt du tabac va beaucoup accélérer l'arrêt. La France qui était en avance sur la lutte il y a 20 ans, qui avait pris du retard depuis une douzaine d'années, est en train de reprendre la bagarre. Il faut travailler sur la durée. Il faut que l'effort soit continu. Et les ministres du Budget et de la Santé disent la même chose. C'est une bonne nouvelle.

Est-ce que les fumeurs ne sont pas devenus des vapoteurs ?

Il y a une partie des fumeurs qui deviennent des vapoteurs. Il y a une différence majeure entre le tabac et le vapotage. Vapoter c'est beaucoup moins dangereux que fumer. Quand vous fumez, vous prenez des pics de nicotine et vous entretenez une dépendance à la nicotine. Alors que quand vous vapotez, vous avez un taux de nicotine dans le sang comme si vous aviez un patch. Au bout de trois mois, 90% à 95% des vapoteurs n'ont presque plus besoin de nicotine. On sort de l'addiction à la nicotine et la plupart des vapoteurs s'arrêtent. Si l'on prend les données de l'eurobaromètre, on voit qu'il y a des millions d'ex-vapoteurs en France, des gens qui étaient fumeurs, qui ont vapoté et qui arrêtent de fumer et de vapoter.

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