Le mystère des 14 bébés nés avec des malformations des membres
Léo, 7 ans, est né sans main et sans avant-bras gauche. Il n'a qu'un "petit bras" comme il dit. Cette malformation n'a été découverte qu'au cinquième mois de grossesse. Un choc pour Mélinda, la mère du petit garçon. "On se demande pourquoi. Les médecins répondent : c'est un accident, ça arrive... Je ne me suis pas droguée. Je n'ai pas pris d'alcool. J'ai eu une grossesse classique".
Mélinda découvre que d'autres enfants du village sont porteurs de la même malformation que Léo. A Guidel, commune du Morbihan, quatre cas ont été répertoriés entre 2011 et 2013. Deux autres départements sont concernés : dans l'Ain, sept cas ont été recensés entre 2009 et 2014 et en Loire-Atlantique, trois naissances entre 2007 et 2008.
Des cas groupés de malformations dans le Morbihan, dans l'Ain et en Loire-Atlantique
Fin septembre, la médiatisation de la situation dans l'Ain va relancer l'affaire. Santé Publique France, l'organisme national de veille sanitaire, doit rendre des comptes. Elle reconnaît un excès de cas d'agénésie dans le Morbihan et en Loire-Atlantique, mais pas dans l'Ain. Santé Publique France conteste la méthodologie utilisée par le Remera, le registre des malformations congénitales en Rhône-Alpes. Sa directrice estime au contraire que Santé Publique France veut étouffer l'affaire. "Dans les campagnes françaises, il y a des enfants qui ont des bras coupés par quelque chose et, parce qu'on ne sait pas ce qui les coupe, on ne doit pas chercher. S'il s'agissait de quelqu'un avec une machette, on mettrait la gendarmerie".
Pour lever les "incertitudes" sur l'affaire, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a décidé de lancer une nouvelle enquête confiée à Santé Publique France et à l'Anses, l'agence nationale de sécurité sanitaire.
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