Près de 5 800 hospitalisations pour bronchiolite évitées : "C'est une forme de soulagement", se félicite la pédiatre Christèle Gras-Le Guen
"C'est une forme de soulagement", a réagi vendredi 26 avril sur franceinfo Christèle Gras-Le Guen, chef de service de pédiatrie au CHU de Nantes et porte-parole de la Société française de pédiatrie, alors que l'administration du Beyfortus, traitement destiné à limiter les risques de bronchiolite chez les bébés, a permis d'éviter environ 5 800 hospitalisations après passage aux urgences lors de la dernière épidémie, selon l'estimation de Santé publique France.
"Cela confirme l'impression clinique qu'on s'en faisait", souligne Christèle Gras-Le Guen. "Cet hiver a vu peu d'enfants hospitalisés alors qu'ils avaient été immunisés. Donc on est absolument ravis de pouvoir confirmer cette impression clinique par des données scientifiques." Ces résultats vont "permettre de développer et de poursuivre cette approche sur les prochaines épidémies".
L'adhésion des parents est une "surprise"
Au cours de l'hiver "on a limité les cas les plus graves, et en particulier ceux qui avaient besoin de la réanimation", explique la pédiatre. Elle rappelle que, "sur les épidémies précédentes, ces places en réanimation étaient très chères. Certains enfants faisaient des kilomètres avant de pouvoir être hospitalisés".
Christèle Gras-Le Guen se dit "surprise" de voir "une adhésion des parents" au traitement "de plus de 80% dans certains centres". Elle rappelle qu'à la sortie de l'épidémie de Covid-19, "les parents pouvaient être extrêmement réticents à la vaccination dans certaines situations". Pour le Beyfortus, "les parents nous ont fait confiance alors que l'on a vacciné des tout-petits avec un produit qui était tout nouveau, mais pour lequel on avait des données scientifiques qui étaient extrêmement probantes". La pédiatre y voit "un grand succès" et un "vrai service rendu aux parents".
"L'idéal serait d'élargir la classe d'âge protégée"
Christèle Gras-Le Guen souligne malgré tout une "limite" à la campagne d'administration du Beyfortus. "On n'a pas pu immuniser tous les enfants de moins d’un an", comme l'AMM (Autorisation de mise sur le marché) l'y autoriserait. Mais "il y a quand même 250 000 enfants qui en ont bénéficié". Selon la porte-parole de la Société française de pédiatrie, "l'idéal, ce serait de pouvoir élargir la classe d'âge protégée et aller jusqu'à six, voire douze mois".
Pour la prochaine campagne, le gouvernement a prévu 600 000 doses de Beyfortus. "600 000 doses, c'est à peu près le nombre d'enfants qui naissent sur une année en France", souligne Christèle Gras-Le Guen. Donc selon elle, "compte tenu des 80% de parents qui adhèrent à l'immunisation, cela devrait être à peu près le nombre de doses nécessaires pour protéger les moins de un an".
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