Isère : la voie de gauche de l'A48 sera par moment dédiée au covoiturage, pour "diminuer le nombre de véhicules"
Un panneau lumineux sera déclenché en fonction du trafic pour réserver la voie de gauche de l'A48 au covoiturage dans le sens Lyon-Grenoble.
La société d'autoroute APRR ouvre mercredi 30 septembre une première voie de covoiturage sur l'A48. Sur huit kilomètres, dans le sens Lyon-Grenoble, entre la barrière de Voreppe et Saint-Egrève, la voie de gauche sera réservée au covoiturage, en fonction du trafic, lorsqu'un nouveau panneau aura été allumé. "L'idée, c'est bien d'augmenter le nombre de personnes par véhicule", indique sur franceinfo Ghislaine Baillemont, directrice Innovation, construction et développement d’Autoroutes Paris-Rhin-Rhône.
franceinfo : Le panneau ne sera lumineux que de temps en temps ?
Ghislaine Baillemont : L'infrastructure est existante et la voie réservée au covoiturage est située à gauche. Aux entrées de Grenoble, on a beaucoup de trajets domicile-travail et donc un trafic assez saturé.
En fonction du trafic, le logiciel qui calcule la remontée des bouchons, donnera une alerte. L'opérateur situé au PC d'exploitation ouvrira la voie, c'est à dire que finalement, il allumera donc ce nouveau panneau routier, tous les kilomètres sur les huit kilomètres de section équipés.
Ghislaine Baillemont, directrice Innovation, construction et développement d’Autoroutes Paris-Rhin-Rhôneà franceinfo
C'est une voie réservée aux véhicules avec au moins deux passagers, aux taxis et aux voitures 100% électriques ? Comment être sûr que cela sera respecté ?
L'idée est de favoriser les nouvelles mobilités au sens large, notamment l'électromobilité, et donc favoriser quelque part les automobilistes qui ont si l'on peut dire, une voiture propre. On travaille sur ce projet depuis plus de 3 ans et très rapidement il nous est apparu que, finalement, ce type de voies pouvait être un succès si effectivement elles étaient respectées. On a lancé il y a deux ans un appel à projets pour trouver une solution pédagogique. C'est une société française qui l'a remporté. Aujourd'hui, on compte en permanence le nombre d'occupants sur cette voie réservée.
Quand une personne est seule dans son véhicule, on lui indique sur un panneau lumineux qu'elle est seule à bord doit changer de voie.
Ghislaine Baillemont
Il n'y a pas de sanction pour le moment parce que c'est un nouveau panneau routier qui est aujourd'hui inconnu du grand public. Il y a énormément de gens qui sont seuls dans leur voiture, notamment parce que le matin, c'est beaucoup de trafic domicile-travail. Après, dans la journée, il y a beaucoup plus de gens qui sont deux et plus.
L'Amérique du Nord a beaucoup d'avance, les premières voies d'autoroutes réservées sont apparues dans les années 1970, puis au Canada dans les années 1990, et plus récemment en Espagne et à la frontière franco-suisse. Pourquoi sommes-nous en retard en France ?
Il y a réellement une volonté depuis quelques années du gouvernement, particulièrement du ministère des Transports, de développer les nouvelles mobilités. À l'heure actuelle, on est plus sur construire des autoroutes, mais au contraire partager les infrastructures existantes et notamment en massifiant l'usage. L'idée, c'est bien d'augmenter le nombre de personnes par véhicule et ainsi de diminuer le nombre de véhicules.
Le fait que cette expérimentation ait lieu à Grenoble, mairie écologiste, cela change la donne ?
Ce qu'il faut dire, c'est que sur la métropole de Grenoble, AREA, notre filiale rhônalpine, a trois autoroutes qui arrivent. Nous-mêmes, on a ouvert une voie réservée aux transports collectifs déjà il y a plus de dix ans sur la bande d'arrêt d'urgence. On a actuellement une grosse opération de réaménagement de l'autoroute urbaine sur la métropole, et effectivement, il y a une dynamique forte locale des collectivités pour développer les nouvelles mobilités.
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