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Pour sa famille, "le combat continue" : la reconnaissance du cancer d'un ouvrier viticole comme maladie professionnelle rejetée en appel

La famille d'un ouvrier viticole décédé en 2009 se battait pour faire reconnaître le caractère professionnel de sa maladie. "Le combat continue", a réagi sa sœur.

Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
La famille d'un ouvrier viticole décédé en 2009 se bat pour faire reconnaitre le caractère professionnel de sa maladie (illustration).   (MAXPPP)

Denis Bibeyran est-il mort d'un cancer à cause de son travail d'ouvrier viticole ? C'est la question à laquelle la cour d'appel de Bordeaux a répondu, jeudi 21 septembre. Elle a rejeté dans un arrêt la reconnaissance comme maladie professionnelle du cancer qui a causé sa mort, en 2009. Sa famille se bat depuis plusieurs années pour la reconnaissance de sa maladie professionnelle, alors qu'il était exposé aux pesticides dans les vignes.

"Le combat continue" a déclaré à France Bleu la sœur de Denis Bibeyran, Marie-Lys Bibeyran, qui qualifie cette décision d'"incompréhensible". Cette décision vient confirmer celle prononcée par le tribunal des affaires de sécurité sociale en janvier 2014. 

Un lien entre les pesticides dans les vignes et le décès d'un ouvrier agricole ? La cour d'appel de Bordeaux doit trancher - un reportage d'Anne-Laure Barral

Denis Bibeyran a travaillé pendant plus de vingt ans dans les vignes du Médoc (Gironde). L'ouvrier viticole conduisait le tracteur qui épandait les nombreux traitements chimiques utilisés pour protéger les raisins. En 2008, son médecin lui diagnostique un cancer des voies biliaires mais avant cela, jamais le salarié agricole n'avait pensé courir un quelconque risque, explique sa sœur Marie-Lys Bibeyran. Pourtant dit-elle, il a connu des soucis de santé, des problèmes de saignements de nez et des angines sévères, dit-elle. 

Je me souviens l'avoir entendu dire que c'était peut-être ces produits qui lui avaient donné un mal de gorge, mais cela n'allait jamais plus loin que l'interrogation.

Marie-Lys Bibeyran, sœur d'un ouvrier agricole décédé en 2009

Après le décès de son frère à l’âge de 47 ans, Marie-Lys Bibeyran a lancé une longue procédure, non pas contre les industriels de la chimie, mais pour la simple reconnaissance de maladie professionnelle de son frère par l'État. Le combat lui a valu de difficiles épreuves.

La réaction des anciens employeurs de mon frère m'a marquée. Ils ont tout fait pour me décourager de ma démarche. Ils m'ont menacée dans le but que je perde mon travail et je n'en retrouve pas.

Marie-Lys Bibeyran

Devenue lanceuse d'alerte et fondatrice du collectif Info Médoc pesticides, Marie-Lys Bibeyran sait que la reconnaissance du cancer de son frère comme maladie professionnelle pourrait ouvrir la voie à d'autres ouvriers agricoles exposés aux traitements chimiques. 

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