Pourquoi vous ne verrez plus "sans paraben" ou "sans silicones" sur les étiquettes de vos cosmétiques
Les allĂ©gations "sans", qui ont une valeur marketing mais peu d'intĂ©rĂȘt informatif, disparaissent des Ă©tiquettes des produits cosmĂ©tiques pour faire place Ă la liste des ingrĂ©dents qui les composent.
Les Ă©tiquettes des cosmĂ©tiques vont ĂȘtre revues de fond en comble. Ă partir du 1er juillet, les mentions "sans paraben", "sans silicones", "sans sulfates" ou encore "hypoallergĂ©nique" disparaissent des bouteilles de shampoing et autres tubes de crĂšme en France et dans toute l'Europe.Â
La composition des produits ne change pas
"Quand vous achetez des pùtes farcies, vous savez ce qu'il y a comme farce ! s'exclame Anne Dux, directrice scientifique de la Fébéa, le syndicat de l'industrie cosmétique. C'est de la communication positive, donc il faut, quand vous achetez un produit cosmétique, que vous sachiez réellement ce qu'il y a dans le pot et il est temps d'apporter au consommateur de l'information réelle sur ce qu'il y a dans le produit."
Cela implique des emballages qui vont communiquer sur ce qu'il y a dans le produit au lieu de communiquer sur ce qu'il n'y a pas.
Anne Dux
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Un produit sans silicones n'a plus le droit de l'annoncer comme tel sur son emballage, mais ça ne signifie pas que des silicones seront réintroduits dans la composition du produit. "On va expliquer par exemple, qu'on met du karité pour adoucir la peau, détaille Anne Dux, tel ou tel conservateur pour éviter la prolifération bactérienne, qu'on met des filtres solaires pour que le produit soit efficace, ou pour son activité anti-rides, mais la composition des produits ne change pas."
Une base de données accessible à tous
Les mots-clefs rassurants pour les consommateurs, comme les expressions "sans paraben", "sans phtalates" ou "hypoallergĂ©nique" (qui reste autorisĂ©e mais dont l'utilisation devient trĂšs encadrĂ©e et difficile Ă obtenir). Les as du marketing vont devoir trouver de nouvelles formules, dont on ne sait pas encore si elles dĂ©clencheront l'achat. "Ăvidemment on ne va pas faire les mĂȘmes allĂ©gations pour un produit capillaire que pour un produit de soin de la peau, affirme Isabelle Orquevaux Hary, directrice scientifique et rĂ©glementaire de L'OrĂ©al. Il n'y a pas eu d'unicitĂ© dans le remplacement des allĂ©gations "sans". Il n'y a pas de retrait sur le marchĂ© donc c'est pas un changement du jour au lendemain. AprĂšs on verra si on a effectivement plus de questions des consommateurs." Par manque de place, dans certains cas les ingrĂ©dients ne pourront pas tous figurer sur les emballages.Â
On développe des sites des marques, le site 'Au coeur de nos produits', pour apporter des informations complémentaires pour le consommateur qui souhaite en avoir
Isabelle Orquevaux Hary
Les industriels de la beauté ouvrent une base de données dans laquelle 25 000 ingrédients sont répertoriés selon leur fonction, leur origine, et tout ce que la science sait sur ces composants. Cette base de données est accessible aussi bien aux professionnels et aux consommateurs pour informer, et pour redonner confiance aux clients.
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