La conservation des ovocytes ouverte à toutes ?
Un rapport de l'Académie de Médecine, rendu public ce 13 juin, recommande que les femmes puissent avoir recours au prélèvement et à l'autoconservation des ovocytes jusqu'à 35 ans (âge à partir duquel leur qualité baisse), afin qu'elles les utilisent plus tard si besoin dans le cadre d'une éventuelle PMA.
Pour prendre position, l'Académie s'est appuyée sur un double constat. D'abord, les couples ont des enfants plus tard qu'auparavant (5% des accouchements concernent des mères d'au moins 40 ans, contre 1% en 1980), alors que la fertilité des femmes baisse à partir de 35 ans.
En outre, les Françaises qui veulent aujourd'hui conserver leurs ovocytes en prévision de grossesses futures vont le faire à l'étranger, avec des risques de dérive mercantile.
Les conditions de la loi de 2011 sont-elles "du chantage" ?
Depuis la loi de bioéthique de 2011, une femme qui n'a jamais eu d'enfant peut conserver ses ovocytes en France, mais avec une condition de taille : qu'ils soient prélevés dans le cadre d'un don pour autrui et qu'en cas de nombre insuffisant, priorité aille au don.
"Cette offre [...] peut être perçue comme un chantage", écrit l'Académie de médecine dans son rapport, adopté par 54 voix pour, 12 contre et 22 abstentions.
D'autre part, "compte tenu de la large priorité accordée au don, les chances pour ces donneuses de conserver des ovocytes pour elles-mêmes sont quasi-nulles", poursuit l'instance.
Il faut généralement entre 15 et 20 ovocytes pour espérer une grossesse. Pour une même femme, il faudrait donc multiplier les cycles de stimulation hormonale nécessaires au prélèvement si l'on veut que le don et l'autoconservation aient tous deux des chances d'être efficaces. Ce qui ne semble pas éthiquement acceptable à l'Académie.
avec AFP
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