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Ce que l'on sait de la mort inexpliquée d'une femme aux urgences de l'hôpital Lariboisière, à Paris

Une patiente est morte à l'accueil des urgences après avoir patienté durant une douzaine d'heures. Cet été, une partie du personnel avait manifesté pour dénoncer le manque d'effectifs, des temps d'attente très longs et les agressions à leur encontre.

Article rédigé par franceinfo
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L'hôpital Lariboisière, dans le 10e arrondissement de Paris, le 31 juillet 2014. (IMAGE POINT FR / BSIP / AFP)

Une femme est morte, lundi 17 décembre, après avoir passé près de douze heures aux urgences de l'hôpital Lariboisière, dans le 10e arrondissement de Paris. Plusieurs enquêtes sont ouvertes pour faire la lumière sur cette mort inexpliquée. Franceinfo fait le point sur cette affaire.

Une attente de douze heures

La patiente a été prise en charge lundi "par la brigade des sapeurs-pompiers de Paris""vers 18h45" selon un communiqué de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). La femme a été amenée au service d'accueil des urgences de l'hôpital. Elle y a "été accueillie par l'infirmière d'accueil et d'orientation et enregistrée dans le circuit de prise en charge du service", toujours selon l'AP-HP. Son décès "inexpliqué", "constaté à 6h20" mardi "au sein du service d'accueil des urgences", a été signalé le même jour par l'AP-HP au procureur de la République de Paris.

Interrogé par Le Parisien, Patrick Pelloux, syndicaliste à l'Association des médecins urgentiste de France (Amuf), affirme que cette femme "a été vue par une infirmière d’accueil qui a estimé que son état n’était pas grave, qu’elle devait patienter", et qu'elle "n'a pas vu de médecin". Une version qui n'a été ni confirmée, ni infirmée par l'AP-HP. 

Deux enquêtes ouvertes 

Le parquet de Paris a ouvert une enquête. Ces investigations "en recherche des causes de la mort" ont été confiées au service de police judiciaire du 10e arrondissement de la capitale.

Par ailleurs, une enquête interne a été lancée par l'AP-HP "pour reconstituer la chronologie précise des faits, connaître les circonstances et les causes de ce décès". Et notamment savoir si la patiente a été vue par un médecin, si le niveau d'activité du service était normal et si les effectifs étaient en nombre suffisant. L'institution "transmettra toutes les informations à la justice", assure-t-elle dans son communiqué, "les autorités de tutelle" ayant par ailleurs "été informées".

"La famille de la patiente a été prévenue par l'hôpital qui lui a fait part de ses condoléances et de son soutien", est-il précisé

Des manques de moyens connus

En août dernier, les infirmières et les aide-soignantes de l'hôpital ont manifesté pour dénoncer le manque d'effectif provoquant des temps d'attente trop longs aux urgences, comme le relayait France Bleu. Un mot-dièse #soutienauxurgenceslariboisière avait même été initié sur les réseaux sociaux. Interrogée cet été sur le manque de moyens, la direction de l'hôpital de Lariboisière avait assuré au Monde qu’elle "remplaçait systématiquement et sans délai l’ensemble des départs des agents des urgences" et que "tous les postes sont aujourd’hui pourvus". 

Mais cinq mois plus tard, la situation reste problématique, selon le porte-parole de l'association des médecins urgentistes de France (Amuf), Christophe Prudhomme. "Les collègues de Lariboisière, cet été, ont tiré la sonnette d'alarme. Ils n'ont pas eu de réponse. Nous avons dit à l'époque qu'il y aurait des morts, c'est ce qui arrive aujourd'hui. Il y a des responsabilités, et les gens qui continuent de nous expliquer qu'on ne peut pas mettre de moyens supplémentaires à l'hôpital pour répondre aux besoins de la population : c'est scandaleux !" a-t-il dénoncé sur franceinfo 

"A Larib', quand les patients arrivent, ils sont certes bien vus par une infirmière. Ils sont ensuite conduits dans une salle de soins. Et là, rien. Il n’y a aucune surveillance. On peut y rester des heures, sans être vu. Je l’ai expérimenté", confie mercredi également un médecin anesthésiste de l’AP-HP à Libération.

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