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Crise de la pédiatrie : "Ça reste des mesures d'urgence temporaires", réagit une médecin aux 400 millions d'euros débloqués par le gouvernement

"On s'occupe d'enfants dans des couloirs en réanimation", dénonce le docteur Mélodie Aubart, neuropédiatre à l'hôpital Necker-Enfants malades de Paris.

Article rédigé par franceinfo
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Les services de pédiatrie sont en tension avec l'afflux des cas de bronchiolite. Photo d'illustration. (ROBERT GEORGES / MAXPPP)

Le ministre de la Santé François Braun a annoncé, mercredi 2 novembre, une enveloppe de 400 millions d'euros pour "les services en tension de l'hôpital", et notamment les urgences pédiatriques qui font face à une épidémie bronchiolite inquiétante. Le docteur Mélodie Aubart souligne sur franceinfo que "cela reste des mesures d'urgence temporaires". La neuropédiatre à l'hôpital Necker-Enfants malades de Paris réclame "des mesures structurelles fortes et pérennes"

franceinfo : Cette enveloppe de 400 millions d'euros est-elle à la hauteur de la crise que vous traversez ?

Je vais avoir du mal à vous répondre puisque le ministre n'a donné aucune précision sur la destination de cette enveloppe budgétaire qui concernera probablement des services hospitaliers pédiatriques, mais également non pédiatriques. On suppose que ça va permettre de financer les mesures qu'il annonce mais ça reste des mesures d'urgence temporaires, comme la reconnaissance de la pénibilité des heures de nuit.

La généralisation de la prime de soins critiques pour les soignants en réanimation pédiatrique est, une très bonne chose mais cela ne concerne qu'une niche de soignants en pédiatrie. La grande majorité d'entre eux ne travaille pas en réanimation mais fait pourtant face au désastre actuel.

Que demandez-vous au gouvernement ?

Nous voulons des mesures structurelles fortes et pérennes. Par exemple, une infirmière ne peut plus continuer à s'occuper de 16 enfants malades en pleine nuit. Il faut des ratios de nombre de patients par infirmier.

"On voit bien que le ministre se met au travail, qu'il va mettre en place des groupes de travail mais nous l'attendons sur des engagements forts. Ils prendront peut-être plusieurs mois à se mettre en place mais je pense que l'Etat peut d'ores et déjà les annoncer."

Mélodie Aubart, neuropédiatre

à franceinfo

Rencontrez-vous surtout des problèmes de recrutement ?

Au-delà du recrutement, il faut déjà soigner l'hémorragie de soignants qui partent de l'hôpital. Ceux qui traversent cettre crise sanitaire, parce que c'est comme ça que ça s'appelle quand on s'occupe d'enfants dans des couloirs en réanimation, quitteront l'hôpital parce que c'est insupportable. Ils auront peut-être eu des heures supplémentaires revalorisées pendant quelques semaines mais, à terme, ils partiront.

Ce que nous demandons au ministre et au président de la République, c'est une reconnaissance du caractère critique de la situation actuelle, une reconnaissance de la responsabilité de l'État pour que les soignants ne soient plus les seuls à porter cette responsabilité des soins non adaptés réalisés aujourd'hui sur les enfants.

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