Fermetures temporaires de services d’urgences : les JO de Paris n’ont "pas aggravé" les tensions, assure le ministère qui suit "la situation avec attention"

La situation reste "comparable aux étés observés depuis deux ou trois ans", assure le président de la Fédération hospitalière de France.
Article rédigé par franceinfo - Laurine Benjebria
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Un panneau urgence. Photo d'illustration. (ANTHONY RIVAT / MAXPPP)

La situation actuelle dans les urgences hospitalières "n'a pas été aggravée par les Jeux olympiques de Paris", assure, mercredi 14 août à l'Agence Radio France, le ministère de la Santé, du Travail et des Solidarités alors que des services d'urgences font état de réelles tensions. Plusieurs services sont en effet contraints ces derniers mois de réguler, mais le ministère promet de "suivre la situation avec attention".

À Laval, pour la première fois, les urgences resteront par exemple ouvertes uniquement six nuits en septembre, rapporte France Bleu Mayenne. Les urgences de Carpentras ne pourront garder portes ouvertes que le matin les trois prochains mois, selon les informations de France Bleu Vaucluse. Le ministère impute ces fermetures temporaires "principalement à un manque de professionnels de santé" et assure que des "solutions alternatives" sont mises en place, comme "la régulation par les centres 15".

Une situation "très contrastée et hétérogène en fonction des territoires"

Le président de la Fédération hospitalière de France Arnaud Robinet estime auprès de l'Agence Radio France que cette situation "très contrastée et hétérogène en fonction des territoires" reste tout de même "comparable aux étés observés depuis deux ou trois ans". "Les services d'urgences des hôpitaux publics se sont aussi organisés pour faire face aux phénomènes habituellement rencontrés en cette période de l'année avec une baisse de l'activité programmée, la nécessité de garantir les congés aux professionnels et la limitation de l'offre de ville et du secteur privé", ajoute-t-il.

Par ailleurs, le ministère de la Santé assure que "la situation des ressources humaines dans les établissements hospitaliers s'améliore". Il attribue cette amélioration à l'instauration de nouvelles mesures, évoquant notamment "le doublement des rémunérations pour les gardes, les astreintes et les jours fériés, la mise en place des Services d'Accès aux Soins (SAS) qui couvrent près de 90% de la population". "La formation massive de nouveaux professionnels de santé commence à porter ses fruits, avec une baisse progressive du nombre de postes vacants et des réouvertures de lits", soutient le ministère de l'avenue Duquesne.

Le collectif Inter-Urgences réclame "des études réelles d'impact"

Cet argumentaire ne convainc pas le collectif Inter-Urgences. Son président Pierre Schwob-Tellier dénonce auprès de l'Agence Radio France explique observer des fermetures provisoires de services d'urgences depuis plusieurs années maintenant. Il assure d'ailleurs que les Jeux olympiques "ne reflètent pas la réalité" du terrain. Pour Pierre Schwob-Tellier, "de nombreux Parisiens" ont fui la capitale, ce qui entraîne donc une baisse de fréquentation des services d'urgences franciliens, mais une hausse dans les régions touristiques.

Cette année encore, le coprésident d'Inter-Urgences réclame donc "des études réelles d'impact" des fermetures des services d'urgences sur les patients. En attendant, il décrit un "système de santé hyper précaire" et dénonce "une réelle volonté de destruction du système de santé" à travers les fermetures de lits et la dégradation des conditions de travail des personnels hospitaliers.

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