Cet article date de plus d'un an.

Rapport sur les services publics : un compte-rendu "offensant", juge le président de la Fédération de l’hospitalisation privée

Le collectif de fonctionnaires "Nos services publics" s'est alarmé, dans un rapport publié jeudi, que le service public devienne "un service minimum et dégradé" au profit du secteur privé.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La salle des urgences de l'hôpital de Perpignan. (ARNAUD LE VU / HANS LUCAS)

Le rapport, publié jeudi 14 septembre par le collectif de fonctionnaire "Nos services publics", pointe notamment la santé, qui est "un très bon exemple, comme l'école, de contournement par le secteur privé". Sur franceinfo, Arnaud Bontemps, magistrat à la Cour des comptes et porte-parole du collectif, a dénoncé les cliniques à but lucratif qui "se concentrent sur la chirurgie, les actes qui sont très programmables et très rentables".

Mais selon Lamine Gharbi, président de la Fédération de l’hospitalisation privée, ses collègues soignants de "ne se reconnaissent pas dans ce rapport". Le patron de la FHP "regrette de ne pas avoir été sollicité" par les auteurs du rapport pour "corriger ces contrevérités".

"Il n'y a pas de sélection de patients au sein des cliniques privées. C'est un fantasme qui n'existe pas"

Lamine Gharbi, président de la FHP

à franceinfo

20 % des patients du privé bénéficiaires de l'aide médicale d'Etat

Lamine Gharbi assure que le privé prend en charge "chaque année neuf millions de patients", dont "20 % sont bénéficiaires de l'aide médicale d'Etat". "On nous explique que les urgences, c'est l'hôpital public. Non, c'est faux", martèle le président de la Fédération de l’hospitalisation privée. Il rappelle que "trois millions de nos concitoyens font appel aux services privés". "Si on n'est pas ensemble dans la même équipe pour soigner les patients, ça ne marchera pas", conclut-il.

Le patron de la FHP s'appuie également sur les propos d'Arnaud Robinet, le président de la Fédération hospitalière publique, qui a affirmé "qu'il n'arrivait pas à retrouver l'activité de 2019, avant la crise. Cette activité, ce sont des patients qui ne sont pas pris en charge". 

"Heureusement que les cliniques privées peuvent prendre ces patients en chirurgie, mais également en rééducation, en psychiatrie, en obstétrique et en urgence. Donc nous sommes complémentaires. Pendant la crise Covid, 25 % des patients en réanimation étaient dans nos cliniques"

Lamine Gharbi, président de la FHP

à franceinfo

Le secteur privé a aussi ses "difficultés"

"Nous revendiquons ces missions de service public parce que nous sommes au service du public et nous sommes un service public", ajoute le président de la FHP en réaction au rapport. "Nous pouvons aider dans les urgences. Nous pouvons aider dans la permanence des soins". Mais Lamine Gharbi tient à souligner que le secteur privé a aussi ses "difficultés".

"Nous aussi, nos soignants, nos médecins, sont usés par ce manque de reconnaissance"

Lamine Gharbi, président de la FHP

à franceinfo

Le patron de la FHP cite la revalorisation annoncée par la Première ministre des "suggestions de nuit, c'est-à-dire des primes de nuit. Elle les a augmentées pour les nuits et le week-end. Ça s'appelle la pénibilité". Mais il regrette que cela n'ait concerné que "le public. Le privé a été exclu. Est-ce que vous trouvez normal que nous soyons exclus de ces revalorisations pour nos soignants ?"

"Un tiers des cliniques sont en déficit"

Lamine Gharbi, président de la FHP

à franceinfo

 

Lamine Gharbit lance un appel au ministre de la Santé Aurélien Rousseau afin de "restaurer l'équité et l'égalité entre les secteurs. Il faut arrêter d'opposer le public et le privé". "On doit être tous ensemble", ajoute le patron de la FHP.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.