Désintox. Non, le déficit des Hôpitaux de Paris ne vient pas des dépenses de soins aux clandestins

Jordan Bardella, le vice-président du Rassemblement national l’affirme : « La moitié du déficit de l’AP-HP, c’est-à-dire des hôpitaux de Paris vient des dépenses de soins aux clandestins qui ne sont pas remboursées ». Sous-entendant qu’un rapport de la Cour des comptes serait la source de ses propos.

Pour en savoir plus, Désintox a contacté les équipes de l’eurodéputé qui renvoient en réalité à un article du Figaro, consacré à l’Aide médicale d’Etat. L’AME permet aux étrangers en situation irrégulière en France depuis 3 mois d’être soignés gratuitement. Mais d’après une source de l’AP-HP, quand ces personnes n’ont pas l’AME, l’hôpital ne peut pas être remboursé des soins prodigués par la Sécurité sociale.

Le chiffre brandi par le président du Rassemblement National ne vient donc pas de la Cour des Comptes et ne représente pas non plus la moitié du déficit des hôpitaux parisiens. Un rapport des inspections générales des finances et des affaires sociales indique que les soins aux personnes en situation irrégulière qui n’ont pas l’AME grèvent les finances des hôpitaux parisiens, dans deux cas.

Soit quand l’hôpital ne parvient pas à constituer à temps un dossier d’inscription à l’AME pour la personne soignée. Soit quand l’hôpital manque d’informations sur la personne - comme son identité ou son adresse - pour dresser la facture. L’addition de ces deux postes de dépenses représente 24 millions d’euros annuels environ, soit moins d’un sixième du déficit de l’AP-HP, qui était de 157 millions en 2018. À comparer avec les 7 milliards de budget de la structure.

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