Santé : des "super-infirmières" aux compétences élargies bientôt dans nos hôpitaux ?
Un projet de décret prévoit d'élargir les missions des infirmiers et infirmières : examens médicaux, prescriptions et accompagnement des malades dans la durée. Un statut qui ne fait pas l'unanimité.
Julie de Victor est une infirmière aux compétences élargies. Elle organise déjà la sortie de certains patients, normalement le travail d'un interne, et rédige même certaines ordonnances qu'elle ne peut toutefois pour l'instant pas signer. Bientôt, elle pourra les signer elle-même. C'est ce que l'on appelle la pratique avancée : de nouvelles responsabilités confiées à certaines infirmières. Dans quelques mois, les infirmières qui ont fait deux années d'études supplémentaires pourront prescrire et interpréter les examens biologiques, ou encore renouveler ou adapter les ordonnances. Domaines concernés : les pathologies chroniques, la cancérologie et la santé mentale.
Faut-il craindre une baisse de qualité des soins ?
Un travail en collaboration que soutiennent ces médecins hospitaliers. Des infirmières aux compétences élargies, une première ? Loin s'en faut : 26 pays la reconnaissent déjà, comme le Royaume-Uni depuis plus de 30 ans. Autre objectif de la pratique avancée : lutter contre les déserts médicaux en zones rurales. Dans l'Aube, Sarah Bonenfant enchaîne les soins à domicile. Ses patients ne peuvent souvent plus se déplacer ; c'est donc elle qui sollicite les médecins pour obtenir les ordonnances. Dans quelques semaines, elle pourra le faire elle-même. Une partie des généralistes refuse pourtant d'accorder une large autonomie aux infirmières. Ils pointent le risque d'une baisse de qualité des soins. La pratique avancée permettra de mieux rémunérer les infirmiers français, les plus mal lotis des grands pays occidentaux.
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