Implants vaginaux : 113 femmes ont désormais déposé plainte contre X pour "tromperie" et "blessures involontaires"

Des femmes souffrent de graves effets secondaires depuis la pose d'implants vaginaux et ont décidé de porter plainte en France, rapporte France Inter.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Chaque année, 30 000 implants vaginaux sont posées en France mais ce dispositif provoque des complications importantes chez certaines femmes. Photo d'illustration. (EMMA BUONCRISTIANI / MAXPPP)

Depuis 2020, 113 femmes ont porté plainte contre X pour "tromperie" et "blessures involontaires" après la pose d'un implant vaginal, a appris France Inter auprès de victimes et d'une des avocates en charge des affaires. Elles dénoncent un véritable scandale sanitaire.

Les implants vaginaux sont des bandelettes posées pour renforcer le périnée afin de lutter contre les fuites urinaires ou les descentes d'organes. Chaque année, 30 000 de ces prothèses sont posées en France. Toutefois ce dispositif provoque des complications importantes chez certaines femmes (saignements, problèmes musculaires ou neuropathiques, déchirures), avec des douleurs décrites comme insupportables, rendant parfois impossible d'avoir des relations sexuelles, et un état de handicap reconnu.

"La douleur ne me quitte pas"

"Je ne peux pas rester debout en position statique. La position assise est compliquée. Conduire me provoque aussi des douleurs. La douleur ne me quitte pas", déplore Céline, 42 ans, opérée en 2019 à la suite de complications liées à l'endométriose, et qui a déposé plainte. Aujourd'hui, elle envisage une opération coûteuse aux États-Unis, auprès de chirurgiens spécialisés dans le retrait de ces dispositifs.

En France, il est impossible de retirer intégralement ces prothèses dont le plastique se mêle aux chairs, ce qui laisse les patientes dans des situations d'errance médicale. Une situation dramatique qui a poussé une femme de 41 ans à recourir au suicide assisté en août en Belgique, après quatre ans d'agonie.

Depuis 2020, la pose de ces dispositifs est encadrée par arrêté : les patientes doivent être informées des risques, les bandelettes ne peuvent pas être utilisées en première intention et la décision chirurgicale doit être prise en "concertation par une équipe pluridisciplinaire de pelvi-périnéologie", ce qui n'est pas toujours le cas.

Un manque d'information sur les risques dénoncé

C'est sur les réseaux sociaux que Céline a découvert "toutes ces histoires de femmes qui subissaient comme [elle] des mauvais diagnostics par les médecins alors qu'ils savaient pertinemment que la cause était la bandelette". Elle dénonce l'attitude de médecins qui lui ont fait croire que la douleur "était dans notre tête" et qui lui ont "menti pendant toutes ces années".

En quatre ans, 113 femmes ont porté plainte, alors qu'elles n'étaient que 20 au départ. Cet afflux de plaintes ne surprend pas Me Hélène Patte, l'une des avocates dans cette affaire, pour qui les patientes ne sont pas suffisamment informées des risques malgré la surveillance des autorités sanitaires : "On a des femmes qui ont eu des dispositifs posés très très récemment, sans information complémentaire, sans respect de la réglementation en vigueur, par des médecins qui expliquent qu'il y a très peu de complications."

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