Inquiétude après l'émergence à l'hôpital de Massy de la bactérie Klebsiella pneumoniae multirésistante aux antibiotiques
Les autorités sanitaires s'alarment de la circulation accrue des organismes comme la Klebsiella pneumoniae, repérée sur plus de dix patients de l'hôpital .
S'ils sont limités en France, les épisodes les impliquant (tous hospitaliers) augmentent depuis 2009, même si une meilleure surveillance a pu faire accentuer cette tendance.
Ce type de bactéries appartient à la famille des entérobactéries productrices de carbapénèmases, multirésistantes, dont fait partie aussi la bactérie Escherichia coli.
Selon le point de la situation épidémiologique réalisé par l' Invs, fin juin, six épisodes de carbapénèmases avaient été signalés en 2009, mais 26 en 2010 et 27 sur les six premiers mois de 2011. Les deux tiers impliquent la Klebsiella pneumoniae.
Pour la plupart de ces épisodes, un lien est retrouvé avec un séjour à l'étranger, la Grèce apparaissant en tête de liste, suivie par le Maroc. A Massy, le premier cas avait fait un séjour en Grèce. Pour le Pr Nordman, il n'y a rien d'étonnant à celà car, "en France, 0,01% des souches de Klebsiella pneumoniae ont le déterminant de multirésistance, en Grèce, 35%". Selon lui, la situation s'explique par une consommation massive d'antibiotiques, auxquels s'adaptent les bactéries, mais aussi "par l'absence d'hygiène et l'absence d'ordre".
La France a mis en place en 2010 une stratégie, pilotée par la Direction générale de la santé : dépistage précoce des cas, notamment parmi les patients en transfert hospitalier de l'étranger, et isolement. Les spécialistes soulignent aussi que la bactérie ne met en danger que les personnes fragilisées.
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