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Le cancer affaiblirait le corps en imitant le diabète

L'affaiblissement des malades du cancer serait provoqué par la secrétion de protéines bloquant l'insuline, selon une étude de l'université de médecine de Harvard relayée par le journal britannique "The Telegraph".

Article rédigé par franceinfo
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Mise en place d'un casque spécial qui permet au patient traité par chimiothérapie de perdre moins de cheveux, à l'hôpital de Morlaix (Finistère), le 12 septembre 2002. (CLAUDE PRIGENT / MAXPPP)

Les cellules cancéreuses affaiblissent le corps en simulant le diabète, selon des chercheurs de Harvard cités par The Telegraph (en anglais), lundi 6 avril. Cette piste devrait conduire à de nouveaux traitements contre la "cachexie", cet amaigrissement qui accompagne les cancers avancés.

La tumeur libère des protéines bloquant l'insuline

Environ un cinquième des morts par cancer serait dû, explique le journal, à cette cachexie. Celle-ci rend les malades trop faibles pour supporter chimiothérapie et radiothérapie, et elle accroît les effets secondaires indésirables.

Des chercheurs américains pensent désormais, poursuit le journal britannique, que la tumeur libère des protéines bloquant l'insuline, cette hormone permettant au glucose d'être absorbé par le corps et de lui donner de l'énergie. Le phénomène fait penser au diabète : les diabétiques soit manquent d'insuline, soit échouent à l'activer, de sorte que leurs tissus ne peuvent absorber le glucose.

Même phénomène constaté chez les insectes

Conclusion du biologiste Young Kwon, de l'université de médecine de Harvard : les cellules cancéreuses absorbent énormément de glucose, alors que le reste du corps en manque de plus en plus. Le même phénomène a été constaté chez les insectes, où des tumeurs sécrètent une molécule appelée lmpL2, provoquant la perte de graisse et de tissu musculaire. Le scénario est semblable à l'affaiblissement provoqué par le cancer chez les humains. Le lmpL2 est l'équivalent chez les insectes du lGFBs, qui bloque l'activité d'insuline chez les humains et autres mammifères.

Abaisser le niveau de lmpL2 réduit l'affaiblissement de façon significative, selon les chercheurs. On peut imaginer qu'abaisser le niveau de son équivalent humain permettrait de traiter la cachexie et donc d'ouvrir de nouvelles voies de traitement du cancer. Et le docteur David Bilder, de l'université de Berkeley, en Californie, d'insister : "La plupart des malades du cancer ne meurent pas à cause des effets locaux des tumeurs, mais plutôt à cause des changements plus larges, systémiques, induits par ces tumeurs."

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