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Le ministère de la Santé a renouvelé le 22 mars ses recommandations de prévention de la mort subite du nourrisson

Encore responsable de quelque 240 morts par an, ce syndrome a cependant nettement diminué depuis les années 90, où plus de 1.000 morts étaient recensés chaque année, grâce à des campagnes de prévention.Mais, selon une enquête de l'Institut de veille sanitaire menée dans 17 départements entre 2007 et 2009, on peut améliorer encore les choses.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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  (AFP)

Encore responsable de quelque 240 morts par an, ce syndrome a cependant nettement diminué depuis les années 90, où plus de 1.000 morts étaient recensés chaque année, grâce à des campagnes de prévention.

Mais, selon une enquête de l'Institut de veille sanitaire menée dans 17 départements entre 2007 et 2009, on peut améliorer encore les choses.

Cette enquête a permis d'observer, dans ces départements, 220 "morts inattendues" chez des bébés de moins de un an, c'est-à-dire des décès que l'état de santé de l'enfant ne permettait pas de prévoir. Parmi elles, un tiers étaient expliquées, notamment par des infections mais aussi par des accidents liés au couchage, a indiqué Juliette Bloch, pédiatre et épidémiologiste responsable de l'étude.

Les deux-tiers restaient inexpliqués. Mais pour près de la moitié de ces décès classés "non expliqués", on a identifié des facteurs de risques connus de mort subite du nourrisson, dont une part importante liée au couchage, tels que la présence d'objets trop proches du visage (oreiller, couette, doudou, par exemple).

"Pour tous ceux là, on peut se dire que, sans ce facteur de risque ou cette cause, on aurait peut-être pu éviter le décès", a déclaré Elisabeth Briand-Huchet, responsable du Centre de référence mort subite du nourrisson à l'hôpital Antoine-Béclère de Clamart.

"Il y a une très grande marge de progrès à faire quant au couchage des petits nourrissons", a affirmé le Dr Bloch.

Encore des moyens pour éviter le pire
Dans l'enquête, 39% des bébés ont été trouvés sur le ventre (dont 20% couchés dans cette position), 28% dans un lit d'adulte ou un canapé. En cause également, le partage du lit avec un adulte (18%) ou un matelas mou (16%).

"L'étude met en évidence qu'on a encore les moyens d'éviter plusieurs dizaines de décès chaque année en France", a estimé le Dr Briand-Huchet.

Pour le directeur général de la Santé, Didier Houssin, "il faut répéter les choses, parce que les bonnes habitudes peuvent se perdre". Une nouvelle campagne médiatique n'est cependant pas à l'ordre du jour dans l'immédiat.

Par ailleurs, le Dr Juliette Bloch a souligné la nécessité des explorations post-mortem (autopsie, prélèvements, examens d'imagerie pour identifier des signes de maltraitance, fond d'oeil qui permet le diagnostic du bébé secoué). Comprendre peut "parfois prévenir un décès ultérieur", a-t-elle expliqué.

Quelques recommandations
Jusqu'à 6 mois, le bébé doit être couché sur le dos, sans oreiller, sans couette, drap ou couverture, dans une pièce pas trop chaude et pas trop couvert, loin du tabac, "dans son lit à lui et sans personne d'autre". Et ce "pour tous les sommeils", y compris les siestes, a insisté le Dr Bloch.

Le matelas doit être ferme et adapté à la taille du lit. Une gigoteuse ou une turbulette pour couvrir l'enfant, mais pas de tours de lit, ou alors pas trop épais pour ne pas que l'enfant y enfouisse la tête et s'asphyxie.

A bannir également, le cale-bébé, en principe prévu pour que l'enfant dorme sur le dos, mais qui n'empêche pas les retournements, le nourrisson pouvant alors se retrouver piégé, le nez au fond du cale-bébé.

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