Les agressions et incidents déclarés par les médecins sont en hausse de 27% en 2023, selon l'Observatoire de la sécurité des médecins

Les médecins agressés sont surtout des généralistes (64%), plus souvent des femmes (56%), pris à partie dans leur cabinet, et davantage en centre-ville, relève l'Observatoire dans son rapport annuel.
Article rédigé par franceinfo
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Une consultation dans un cabinet médical, le 1er mars 2021 à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Image d'illustration. (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

Les agressions et incidents déclarés par les médecins sont en hausse de 27% en 2023, selon le rapport de l'Observatoire de la sécurité des médecins publié chaque année par l'Ordre des médecins. 1 581 incidents ont été recensés via des fiches de déclaration d'incident remplies par les médecins, en majorité généralistes, contre 1 244 signalements en 2022.

Les trois quarts (73%) des agressions recensées sont des agressions verbales, des menaces ou des insultes. Dans 8% des cas, il s'agit d'agressions physiques parfois impressionnantes comme ce médecin mordu par une patiente à Marseille, ou ce praticien qui a reçu deux balles dans la cuisse à Lille, précise l'Ordre des médecins. Dans 62% des incidents notifiés, l'agresseur est un patient. La plupart du temps, les motifs sont liés à un reproche sur la prise en charge, un refus de prescription, ou encore un temps d'attente jugé excessif. 

Les Hauts-de-France, région la plus touchée

Les médecins agressés sont surtout des généralistes (64%), plus souvent des femmes (56%), pris à partie dans leur cabinet, et davantage en centre-ville. Quant aux spécialistes, les premières victimes sont des psychiatres, suivent ensuite les ophtalmologues, la médecine du travail, les gynécologues et les cardiologues, des spécialités pour lesquelles il est difficile de trouver un rendez-vous.

Parmi les régions les plus touchées par ces agressions, en nombre d'incidents signalés : les Hauts-de-France (242), la région PACA (212) et la Nouvelle Aquitaine (202). Suivent ensuite l'Ile-de-France (193), Auvergne-Rhône-Alpes (170), Occitanie (147), Normandie (96), Grand-Est (65), Pays de la Loire (63), Centre-Val de Loire (62), Bourgogne-Franche Comté (46), Bretagne (44), DROM-COM (36), et enfin la Corse avec un seul cas signalé.

Un nombre de signalements probablement sous-estimé

Selon l'Ordre des médecins, le nombre de signalements recensés en 2023 est largement sous-estimé. C'est toutefois deux à trois fois plus qu'il y a dix ans. 638 signalements étaient recensés en 2003, 439 en 2004. L'Ordre des médecins encourage les victimes à déposer plainte systématiquement et milite aussi pour généraliser le système du "bouton poussoir" permettant aux professionnels de santé de signaler une situation de danger et d’obtenir de l’aide dans des délais courts, déjà en place en Guyane, dans la Haute-Vienne et à Nice. Une proposition de loi "visant à renforcer la sécurité des professionnels de santé", déposée en janvier 2024 et adoptée par l'Assemblée nationale en mars, doit encore être débattue par le Sénat.

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