"Les blessures invisibles" continuent d'apparaître, un mois après les attentats
On appelle ça des "troubles différés". Tous les jours, dix à quinze nouvelles personnes entrent dans les services d'aide psychologique des hôpitaux de Paris pour des troubles liés aux attentats du 13 novembre. La psycho-traumatologue et présidente de l'association Mémoire traumatique et victimologie Muriel Salmona avait déjà évoqué ce phénomène sur France Info, et le confirme : "Dans un premier temps, les personnes les plus traumatisées sont anesthésiées. c'est dans un deuxième temps que la souffrance va les envahir" .
Pas assez de spécialistes
Les cellules d'aide psychologique d'urgence ont évidemment été mises en place très vite, mais sur la durée, "il faut avoir suffisamment de spécialistes formés. On ne les a pas et c'est un vrai problème de santé publique" , explque Muriel Salmona. D'autant que le propre des "blessures invisibles" , c'est d'apparaître sur un plus long terme parce que les victimes ont tendance à minimiser et à consulter après plusieurs semaines, mois, voire plusieurs années.
"Tout était bien balisé au départ. Mais aujourd'hui, tout est saturé , raconte la psycho-traumatologue. Et il y a très peu de psychiatres formés à la psycho-traumatologie." L'institut national de veille sanitaire doit publier un rapport sur la prise en charge des victimes après les attentats de janvier, ce qui devrait permettre de mettre en place de nouvelles procédures et de nouvelles formations pour les médecins.
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