Les régimes amaigrissants, de toutes natures, sont très loin d'être sans risques, selon un rapport paru jeudi
Sur la base d'expertises scientifiques, l'Agence de sécurité sanitaire alimentation, environnement et travail ( Anses) a passé au crible 15 régimes : Atkins, californien, citron détox, chrononutrition, Cohen, Dukan, Fricker, Mayo, Montignac, régime de la soupe au chou, Weight Watchers...
Elle pointe les les déséquilibres -importants- qu'ils causent.
Ces déséquilibres alimentaires peuvent concerner les macronutriments (lipides, glucides, protéines), les vitamines et les minéraux.
Ainsi, pour plus de 80% des régimes, les apports en protéines sont supérieurs aux apports nutritionnels conseillés (ANC), voire très supérieurs comme dans les régimes Dukan, qui en font leur marque de fabrique. Plusieurs (Zone, Chrononut, Atkins...) proposent des apports lipidiques supérieurs à la fourchette haute des ANC.
Les apports en fibres sont, dans 3 régimes sur 4, inférieurs à l'ANC, voire parfois près de dix fois moindres, comme dans les deux premières phases des régimes Dukan.
Pour les femmes, les ANC en fer sont très rarement atteints. Plusieurs régimes (Mayo, Montignac phase 2, Fricker 3...) ne couvrent pas les besoins en calcium, alors que dans deux des phases de Dukan les apports sont 2 fois supérieurs aux ANC. Le régime Dukan 1 fournit plus de 2 fois le maximum de sodium recommandé.
L'apport en vitamine C est souvent trop faible, notamment pour les régimes Dukan et Fricker, de même que l'apport en vitamine D, sauf pour les régimes Dukan 2 et 3, où il est quatre fois plus élevé que les recommandations.
Des risques pour la santé
L'agence a établi aussi les risques que ces régimes faisaient courir à la santé. Elle cite la diminution de la masse minérale osseuse et les risques de fracture, ainsi que la réduction en acides gras polyinsaturés "indispensables", le risque de calculs biliaires avec les régimes très hypocaloriques, et de cancer colorectal avec les régimes pauvres en glucides complexes et en fibres.
L'innocuité des régimes pauvres en glucides et riches en graisses et en protéines n'est pas établie sur le plan cardio-vasculaire.
Au total, "la recherche de la perte de poids sans indication médicale formelle comporte des risques, en particulier lorsqu'il est fait appel à des pratiques alimentaires déséquilibrées et peu diversifiées", estime l'Anses. Pour elle, "rien ne peut remplacer en termes de santé une alimentation équilibrée, diversifiée".
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