Chirurgie : des opérations de la main en cabinet
Frédéric Teboul est un chirurgien de la main expérimenté. Depuis quelques semaines, il pratique des interventions du canal carpien à son cabinet. Jusque-là, cette possibilité était réservée à d’autres spécialistes : "Les dentistes opèrent en cabinet, ils nous font des implants dentaires. Les dermatologues opèrent des lésions cutanées en cabinet donc on s’est dit pourquoi on n’opérerait pas les pathologies simples de la main et notamment le syndrome du canal carpien", explique Dr Frédéric Teboul.
Le syndrome du canal carpien se traduit par une sensation de fourmillements dans les doigts et de douleurs remontant dans le bras. Il s’explique par la souffrance du nerf médian, le principal nerf de la main, qui passe dans un tunnel très étroit appelé canal carpien. Dans certains cas, ce nerf peut se retrouver bloqué par le ligament annulaire du carpe. Lorsque les médicaments ne suffisent pas à soulager les douleurs, une opération est nécessaire. Un geste simple et rapide qui se fait sous anesthésie locale. Au Canada, les trois-quarts de ces opérations se font déjà en cabinet. En France, c’est une première.
Le Dr Teboul opère sans panseuse, ni infirmière, mais les règles d’asepsie sont aussi strictes qu’à l’hôpital. "Tout le matériel que j’utilise a été numéroté et stérilisé, exactement comme au bloc opératoire. Par contre, c’est à nos frais, ce qui n’est pas anodin : selon nos calculs, ça coûte environ 70 euros par patient. C’est pour cela que l’on demande à l’Assurance-maladie de nous verser une enveloppe. Pour l’instant, ils nous disent qu’ils ne peuvent pas car on ne connaît pas encore ce dispositif, il n’est pas validé", précise Dr Teboul. "Mais on joue le jeu, on va le développer et un jour ça va rentrer dans les mœurs", poursuit-il. Les patients, eux, sont pris en charge à 100%, comme s’ils avaient été opérés à l’hôpital.
Bien que les risques soient limités pour pratiquer une telle opération dans son cabinet, le chirurgien a dû obtenir le soutien de son assurance. Cette pratique est en cours d’évaluation en France. Les autorités sanitaires ne se sont pas encore prononcées publiquement.
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