Choc toxique : une adolescente belge décède à cause d'un tampon hygiénique
"Notre Maëlle 17 ans, grande sportive, pleine de vie et de projets, vient de nous quitter en moins de 48 heures" annonce Laurence Hennuy, mère de l’adolescente, dans une publication Facebook. Sa fille, une jeune habitante de Somzée, en Belgique, a perdu la vie le 9 janvier 2020 d’un syndrome de choc toxique provoqué par le port d’un tampon hygiénique.
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Des symptômes pris à tort pour ceux d’une gastro
Hospitalisée pour une fièvre et des vomissements, Maëlle reçoit tout d’abord un diagnostic de gastro-entérite. Ce n’est qu’après son transfert en unité de soins intensifs que les médecins identifient un choc toxique dû au port prolongé d’un tampon hygiénique. Mais l’infection était déjà trop avancée pour éviter le décès de l’adolescente.
Aujourd’hui, Laurence Hennuy souhaite alerter les femmes et les jeunes filles sur le danger du choc toxique "pour que le décès de Maëlle puisse en empêcher d'autres".
Des toxines bactériennes "piégées" dans le vagin
A quoi correspond ce syndrome ? "Le choc toxique est une infection généralement due à deux espèces de bactéries : les streptocoques B et les staphylocoques dorés", nous explique le docteur Benjamin Davido, infectiologue à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches.
Ces bactéries peuvent être naturellement présentes sur la peau de la zone génitale. Ce ne sont pas ces germes en eux-mêmes qui causent le choc toxique, mais "les toxines qu’ils produisent", développe le spécialiste. Ainsi, si ces bactéries sont "piégées" dans un vagin obstrué par un tampon ou une coupe menstruelle, "les toxines qu’elles libèrent vont s’y accumuler et passer de le sang, provoquant un « tableau de choc »" : fièvre, éruption cutanée, vomissements, diarrhée ou encore maux de tête.
La toxine met en effet le corps en état d’alerte et réduit l’irrigation sanguine au niveau des membres, ce qui peut entraîner des nécroses nécessitant des amputations. Dans les cas les plus graves, le choc toxique entraîne la mort de la patiente.
Ne pas garder un tampon plus de huit heures
Ce syndrome reste relativement rare : "23 cas de choc toxique ayant nécessité une prise en charge en service de réanimation en France en 2017 " compte le docteur Davido.
Mais pour limiter les risques au maximum, certaines règles d’utilisation des protections hygiéniques sont nécessaires. La première est de "ne pas porter un tampon hygiénique plus de huit heures", en particulier de ne pas en porter la nuit. Il est également indispensable de se laver les mains avec du savon avant d’insérer ou d’enlever un tampon ou une coupe menstruelle (ou cup).
La nuit, privilégiez des protections externes comme des serviettes hygiéniques, jetables ou lavables, ou des culottes menstruelles. Ces dernières, à première vue démodées, ont pourtant le vent en poupe et séduisent de plus en plus de femmes soucieuses de leur santé et de l’environnement.
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