Agnès Buzyn devant la CJR : "C'est plutôt le politique qui juge le politique", dénonce l'avocate Marie-Odile Bertella-Geffroy
La Cour de justice de la République (CJR) est la seule juridiction habilitée à juger des membres du gouvernement pour des actes commis dans l'exercice de leurs fonctions.
Agnès Buzyn est depuis vendredi 10 septembre au matin entendue devant la Cour de justice de la République. "C'est une juridiction d'exception", dénonce sur franceinfo Marie-Odile Bertella-Geffroy, ex-magistrate qui a instruit l'affaire du sang contaminé, actuellement avocate de l'association des malades de la thyroïde (AFMT) et de patients. Elle parle d'une convocation "très rapide", "c'est plutôt le politique qui juge le politique". L'ancienne ministre de la Santé fait face à trois juges d'instruction et douze représentants de l'Assemblée nationale et du Sénat.
Marie-Odile Bertella-Geffroy, désabusée, ne cache pas sa surprise face à cette procédure "anticipée". "Il y a des milliers de plaintes de victimes pour la juridiction normale et ça s'emballe pour la Cour de justice de la République", juge-t-elle.
Une "juridiction d'exception"
Selon elle, cette convocation est "très politique". "La Cour de Justice est une juridiction d'exception". Elle craint "un court-circuit, ce qui s'est produit dans l'affaire du sang contaminé. Dans l'historique de la Cour de justice, il n'y a pas eu beaucoup de condamnations, on passe."
Marie-Odile Bertella-Geffroy juge "aberrant de commencer par la Cour de justice de la République." Selon l'ex-magistrate, "c'est plutôt le politique qui juge le politique." Elle explique n'avoir pas pris de dossier de victime du Covid. "On va juger les politiques avant que la justice normale les aient jugés comme pour le sang contaminé", déplore Me Bertella-Geffroy, qui ne se fait pas d'illusion sur les décisions de la CJR.
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