Allocution d’Emmanuel Macron : les attentes des Français sur la vie d’après-coronavirus
Le président devrait dévoiler la troisième phase du déconfinement dimanche soir à 20 heures. Et nombreux sont ceux qui attendent une accélération sérieuse de l’allègement des mesures dès les prochains jours.
Qu'il paraît encore loin, pour ces Parisiens, ce temps où l'on pourra à nouveau aller voir un film au cinéma, boire un verre accoudé au bar… "J’en ai marre ! J’ai joué le jeu, je ne suis pas sortie de chez moi. Y’en a ras-le-bol !", s’exclame Pâquerette, installée sur la terrasse d’un café de la capitale. Comme beaucoup de Français, elle attend d'Emmanuel Macron, qui va s'exprimer dimanche 14 juin soir à 20 heures dans une allocution radio-télévisée, l'annonce d'une accélération du déconfinement.
Retrouver la vie d’avant
Samedi, c'est la seule fois de la semaine où Pâquerette a pu manger au restaurant. "Je dépends de la météo, ce n’est pas très commode. On ne peut pas aller à l’intérieur. Il faut quand même penser à une chose, c’est que les gens qui travaillent ont aussi besoin de leurs loisirs, du restaurant, du cinéma, sinon ils deviennent complètement mabouls !", s'indigne-t-elle.
Sa fille, assise en face d'elle, se sent encore bloquée. Plus d'un mois après le début du déconfinement, elle attend notamment des annonces pour les transports : "Pouvoir prendre le métro plus facilement, espère-t-elle. Je fais beaucoup de choses à pied, je calcule. Mais retrouver quelqu’un à 19 heures dans Paris c’est quasiment impossible avec les heures de pointe quand on n’a pas d’attestation".
La reprise totale d’activité pour les restaurateurs
"On est préparé, on n’attends que le feu vert", explique de son côté Mario Zulot. Le feu vert, c'est la réouverture totale de son restaurant parce que sa terrasse, elle ne suffit plus. "On est déjà limite. Donc plus on attend, plus l’issue sera peut-être fatale pour certains d’entre nous", craint-il.
Personnellement, si c’est trop long, oui, ça va être compliqué parce qu’en n’ayant pas la capacité totale de travail, les charges elles resteront quand même les mêmes !
Mario Zulot, un restaurateur parisienà franceinfo
Un vrai retour à l’école
Les écoles, aussi, sont au centre des discussions. Serge est venu de Limoges avec une partie de sa famille. Il travaille en école primaire, et il espère un relâchement des mesures sanitaires. "On voit quand même des enfants qui sont angoissés par le fait de ne plus pouvoir toucher les affaires des copains, de ne plus pouvoir jouer en se touchant, témoigne-t-il. Je pense qu’il faudrait desserrer la vis de ce côté-là parce que les établissements scolaires sont assez contraints comparés au reste des milieux sociaux et des milieux professionnels".
Sa fille par contre n'est pas du tout pressée de voir arriver un déconfinement de toutes les activités : "Je pense que quand il s’agit de la santé, on peut faire preuve de quelques mois de patience et attendre que tout rentre dans l’ordre. Ça ne va pas changer nos vies d’attendre quelques mois. Se dépêcher pour que l’épidémie reparte, je ne vois pas du tout l’intérêt."
Les violences policières
Beaucoup espèrent aussi que le chef de l'État en profitera pour s'exprimer sur les manifestations contre les violences policières, histoire d'éviter, comme dit ce Parisien en terrasse, une deuxième vague à la fois épidémique et sociale.
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