"Atteindre le bonheur en régulant les plaisirs", la philosophie d'Épicure
Géraldine Mosna-Savoye, journaliste à France Culture, observe dans le 23h les petits bonheurs des Français après le confinement, sous l’angle des philosophes.
Le petit café ou la madeleine, des plaisirs simples, ont-ils inspiré les philosophes ? "Le plaisir avant même de parler de petit plaisir, est une grande question de philosophie. Dès l’Antiquité, les philosophes se sont toujours opposés sur la question entre ceux qui condamnaient la recherche des plaisirs et de l’autre, on avait les épicuriens menés par Épicure. Entre épicuriens ou hédonistes, c’est privilégier une vie de plaisirs. Mais qu’entendre par là ? Est-ce que prendre un café et être riche, est-ce que ce sont des plaisirs équivalents ?", questionne la journaliste-philosophe.
Qu'aurait pensé Épicure de siroter son café en terrasse ? "Il faut savoir que sa philosophie est très stricte, il nous dit de nous concentrer sur des plaisirs nécessaires ou naturels comme manger ou dormir mais toujours dans une juste mesure, il n’y a pas de place pour l’excès chez lui. Alors, un petit café pourquoi pas ? Mais une vie d'addiction au café, non. Son but reste celui d’atteindre le bonheur en régulant les plaisirs", explique-t-elle.
Le plaisir comme la voie du bonheur
Comment faire pour ne pas confondre les additions aux petits plaisirs ? "Pour Epicure, le plaisir n’est pas pensé en tant que tel (…) mais pour d’autres penseurs, il faut penser le plaisir en lui-même, utilement, comme la voie du bonheur de tous. Jeremy Bentham a fait une philosophie politique qui consiste à élaborer une arithmétique des plaisirs qui vise à assurer le plus grand bonheur du plus grand nombre", détaille Géraldine Mosna-Savoye.
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