"C'est important d'avoir du réseau !" : quand des politiques se mobilisent pour sauver une entreprise
Maires, députés et sénateurs étaient cet été aux côtés des salariés pour porter les dossiers, des mairies jusqu'à Bercy. Dans la pile, celui de cet équipementier automobile du Loiret qui risque de disparaître avec ses 160 emplois.
Alors que les patrons et le gouvernement sont main dans la main depuis mercredi pour soutenir les entreprises à l'université d'été du Medef, maires députés et sénateurs étaient cet été aux côtés des salariés pour porter les dossiers, des mairies jusqu'à Bercy. Dans la pile, celui de cet équipementier automobile du Loiret qui risque de disparaître avec ses 160 emplois.
Le 9 juin, le couperet tombe : Inteva est placé en redressement judiciaire. Alors, les salariés Laurent Chéramy et Céline Chevallier n'hésitent pas à faire appel aux politiques. "Nous avons décidé de frapper à toutes les portes possibles", explique l'un. "Pour moi, poursuit sa voisine, c'est primordial. Je dirais que les élus sont notre porte-parole."
Les salariés multiplient les contacts
L'objectif, est de faire remonter la situation jusqu'à Bercy. Avec, en première étape, une rencontre avec le maire de la commune et conseiller départemental, Jean-Luc Riglet. "Je les ai reçus à la mairie. Ils m'ont expliqué leurs peurs et leurs interrogation, indique Jean-Luc Riglet. Nous avons de très bonnes relations avec nos parlementaires, j'en ai parlé un peu à tout le monde. C'est important d'avoir du réseau !" Les salariés multiplient les contacts. Le sénateur PS Jean-Pierre Sueur plaide leur cause dans plusieurs courriers au ministère et au préfet. Le député MoDem Richard Ramos utilise, lui, son groupe à l'Assemblée nationale, une caisse de résonnance.
J'ai eu ce matin, eu au téléphone Patrick Mignola, président du groupe MoDem, pour lui dire qu'au Parlement, nous aurons un dossier à la rentrée.
Richard Ramosà franceinfo
Dernier maillon de cette chaîne la cellule anti faillite de Bercy. Marc Glita, délégué interministériel aux restructurations, travaille étroitement avec les élus. "C'est une source d'information et d'éclairage sur la situation des entreprises qu'on connaît et qui est utile, souligne Marc Glita. Ils connaissent tout le monde, en tout cas bien mieux que nous. De manière plus étroite, on peut aussi échanger de l'information avec eux." Et pour accéder rapidement à son bureau, il vaut mieux avoir de l'entregent.
"Il se trouve que je connais Jean-Pierre Sueur depuis un certain nombre d'années maintenant et dans son cas, il va me téléphoner, indique Marc Glita. Et un appel téléphonique, cela peut permettre d'avoir le rendez vous plus vite..." Le sort des 160 salariés de Sully-sur-Loire est en suspend. Ils attendent d'être reçus à Bercy. Le temps presse : les potentiels repreneurs n'ont plus que deux jours pour déposer leurs offres au tribunal de commerce d'Orléans.
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