"C'est pire qu'au printemps" : comme partout aux États-Unis, l'épidémie de Covid-19 flambe dans le Rhode Island
Le Rhode Island, sur la côte est, est le plus petit des États américains. Deux hôpitaux de campagne ont été ouverts, pour faire face à l'afflux de malades du Covid-19.
"C'est pire qu'au printemps, nous avons déjà battu les records que nous avions établis pour les personnes atteintes de Covid dans l'État", explique Selim Sonner, qui dirige l'équipe médicale de l'un des deux hôpitaux de campagne, ouverts il y a une semaine. Dans cette ville de Providence, 600 lits attendent les malades du Covid-19 pour soulager les structures de la ville.
Partout aux États-Unis, l'épidémie flambe. Avec presque 15 millions de cas, près de 280 000 morts, c'est le pays le plus touché par le virus. "Les trois prochains mois seront les plus difficiles des États-Unis en matière de santé publique", confiait il y a quelques jours le directeur de l’Agence américaine de santé publique, Robert Redfield. Cette nouvelle vague n'épargne quasiment aucun État, les services de soins sont en tension presque partout.
Record de contaminations battu
Dans le Rhode Island donc, les records sont battus, à la fois pour le nombre de personnes testées positives et pour les hospitalisations. "Les chiffres augmentent chaque jour", confirme le médecin Selim Sonner. 400 malades sont actuellement hospitalisées aujourd'hui dans l'État, le record de mai, 352, est dépassé.
La directrice administrative de l'hôpital, Cathy Ducket, espère que les mesures décidées par la gouverneure démocrate produiront leurs effets : "Notre gouverneure a donné l'ordre, essentiellement depuis lundi, de faire une pause. Cela veut dire que les gens doivent rester chez eux et travailler à domicile."
"On espère que les citoyens du Rhode Island se conformeront à ces ordres."
Cathy Ducket, directrice administrative de l'hôpitalà franceinfo
Sam, 75 ans, vient de sortir sur ses deux jambes du centre de convention. Il a passé trois jours aux urgences, après un malaise et des difficultés à respirer. Il se sent mieux, mais préfère parler au téléphone, de chez lui. Il est en colère contre ceux qui refusent de prendre l'épidémie au sérieux : "Aller au restaurant, au bar, mais enfin ! Cette maladie, d'après les infos, c'est la première cause de mortalité. Il n'y aura bientôt plus que des gens malades au Rhode Island."
"C'est l'Amérique", rappelle le docteur Sonneur : chacun veut faire comme il l'entend. Mais le médecin espère que le changement de président redonnera du crédit aux soignants. "Je ne peux pas imaginer quelqu'un de pire que Trump." Il dit aussi qu'il y a de l'espoir avec l'arrivée des vaccins. Et donne rendez-vous aux Français : il souhaite trinquer pour fêter la fin de la pandémie, comme lors de son dernier voyage. C'était à Paris, il y a plus d'un an.
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