Carrières de Lumières, château de Chambord, musée des Beaux-Arts d'Angers : la culture se déconfine aux quatre coins de la France
Les lieux de la culture ont enfin rouvert. Une joie immense pour les acteurs du secteur et pour les Français qui n'ont pas boudé leur plaisir en venant dès l'ouverture des sites. De Chambord à Arles, en passant par l'Ardèche et la Provence, tour de France non exhaustif des réouvertures en régions.
Aux quatre coins de la France, les acteurs culturels se réjouissent enfin. Après six mois de fermeture, tous les lieux de culture ont pu rouvrir en respectant évidemment jauges, distanciations physiques et mesures sanitaires. Pas de quoi décourager les visiteurs, qui étaient nombreux en ce premier jour.
Chambord, plus grand château de la Loire, retrouve ses visiteurs
Du haut de ses 500 ans, le château de Chambord n’avait certainement jamais connu pareille crise. Couloirs déserts, jardins sans visiteurs, écuries sans cavaliers, le plus grand des châteaux de la Loire retrouve enfin son public.
Et ce pour le plus grand bonheur de Jean d’Haussonville, directeur du domaine : “On est rassurés de rouvrir, on est rassurés de voir les visiteurs retrouver le chemin de Chambord. On a besoin de nos visiteurs pour faire vivre le château et puis notre métier c’est un métier d’accueil donc quand on n’a pas de public, on est un petit peu comme des musiciens qui n’auraient ni orchestre, ni public pour jouer.”
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L’attente pour visiter le domaine, classé monument historique, était grande : “C’est parfait, ça fait du bien de revoir un petit peu des espaces qu’on avait plus l’habitude de visiter”, explique une touriste. D’autres personnes, originaires de région parisienne, sont ici par un heureux hasard : “On est venus comme ça par hasard et puis on savait que le 19 c’était la réouverture donc on est arrivés ici et c’est très bien.”
Et puis les contraintes de distanciation liées aux mesures sanitaires n’ont pas que du mauvais, précise un visiteur : “On n’est pas nombreux, on peut prendre plus de temps. Et on voit que tout le monde est content de pouvoir rebouger un petit peu et de pouvoir revenir à des sorties comme ça.”
En plus des habituelles visites du potager et du vignoble ou des promenades à cheval et en calèche sur un domaine aussi grand que la ville de Paris, le château de Chambord a réservé deux surprises à ses visiteurs : un spectacle équestre retraçant la vie de François 1er et l’exposition Arborescences de la célèbre artiste contemporaine Lydie Arickx.
En Provence, direction le musée Arlaten et les Carrières de Lumière
Ce mercredi 19 mai, la réouverture du musée Arlaten à Arles a une saveur toute particulière. Celui-ci n’est pas fermé depuis octobre mais depuis… onze ans. Décidés en 2009, les importants travaux de restauration sont enfin terminés : “Depuis quatre ans que je suis à Arles, je l’attendais avec impatience donc c’est pour ça que je suis là dès le premier jour et c’est extraordinaire”, jubile une visiteuse. Ce musée ethnographique de Provence, construit au 20e siècle sur un forum romain classé à l’Unesco, a revu toute sa muséographie en l’adaptant au 21e siècle. Il s’est aussi doté d’un joli escalier suspendu en verre et en acier, décoré par Christian Lacroix.
Un peu plus au nord, aux Baux-de-Provence, les Carrières de Lumières ont elles aussi rouvert leurs portes avec une exposition consacrée au peintre aixois Paul Cézanne.
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Considéré comme une salle de spectacle, le lieu ne peut accueillir que 35% de sa capacité habituelle. Qu’à cela ne tienne, les premiers visiteurs étaient au rendez-vous dès l’ouverture pour être sûrs d’avoir une place : “Nous sommes très contents d’être là parce que nous aimons beaucoup Cézanne. Nous avons vu pas mal de ses tableaux à Paris et en Russie et là on est très très contents de pouvoir les voir sous une autre présentation”, explique une touriste.
Une réouvertue en fanfare pour la grotte Chauvet
Six mois de fermeture valaient bien une inauguration en grande pompe pour la grotte Chauvet. Les représentants du département de l’Ardèche et de la région Auvergne-Rhône-Alpes étaient présents aux côtés des différents acteurs du site, silex à la main pour couper le ruban. Les visiteurs étaient sur les starting-block, prêts à franchir les portes : “On attendait la réouverture avec impatience et on est là. Et on est les premiers à visiter la grotte pour sa réouverture”, se réjouissent deux amies venues dès 9h. Une joie que se communiquent toutes les personnes présentes sur le site : “Ça fait vraiment plaisir de les revoir. Ça fait chaud au cœur de voir que dès le début, un mercredi matin à 9h, vous êtes là. Ça fait plaisir”, confie un peu ému, un guide aux visiteurs du jour.
Peintures rupestres, reconstitutions d’animaux et d’homo-sapiens vivant à l’époque préhistorique et un magnifique belvédère pour une vue imprenable sur l’Ardèche : tous sont désormais accessibles au public, qui semble conquis : “C’est vraiment stupéfiant, c’est hors du temps", dit l’un. Quand un autre touriste détaille : “C’est fantastique, on ne s’attend pas à voir de si belles choses et on se croirait vraiment dans la vraie grotte Chauvet.”
Pour cette réouverture, 310 personnes ont réservé une visite, pour une jauge limitée à 8m² par personne. Un visiteur confesse même avoir posé des congés spécialement pour l’événement : “Je suis très content de pouvoir enfin prendre des éléments de culture pendant mes congés parce que j’ai calé mes congés en rapport avec l’ouverture des musées.”
Une abbaye revisitée à Fontrevaud et un bond de 15 millions d'années dans le passé à Angers
Pendant ces deux dernières années, l'abbaye royale de Fontevraud a subi une profonde transformation. Au cours des siècles, le lieu classé monument historique, a été tour à tour prison, salle de spectacle, centre culturel… Mais c’est la première fois que ses écuries deviennent un musée d’art moderne. “Je suis fontevriste donc on a suivi tous les travaux, témoigne une visiteuse. Et puis ça a failli ouvrir mais les confinements l’ont empêché. Donc ce matin, on était levés de bonne heure.”
Sur trois étages, près de 500 œuvres sont exposées avec comme pièce maîtresse un autoportrait de Toulouse-Lautrec. “C’est magnifique. Le mélange des œuvres de toutes sortes, de toutes provenances… Là-bas, il y a des dialogues entre deux statuettes. C’est extraordinaire”, s’exalte un amateur d’art.
À Angers, le musée des Beaux-Arts, lui, n’est pas nouveau. Mais pour son grand retour, il propose une exposition temporaire originale en plongeant les curieux 15 millions d’années en arrière. Une époque où l’Anjou était recouvert par la mer des Faluns. Cette eau, riche en débris coquilliers, a laissé en souvenir de très nombreux fossiles exposés au musée des Beaux-Arts. Avec une jauge maximale de 300 personnes en même temps, le musée espère faire le plein dès ce week-end et pour attirer les visiteurs, l’entrée sera gratuite jusqu’au 1er juillet.
[Réouverture]
— Musées d'Angers (@Museesdangers) May 19, 2021
Tellement heureux de recevoir nos premiers visiteurs ce matin... et beaucoup d'enfants venus découvrir l'#expoFaluns en famille!
Exploration gratuite de tous nos musées jusqu'au 1er juillet!#CultureAngers #19mai pic.twitter.com/pZTXpdMF0O
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