Ce qu'il faut retenir des déclarations de Christophe Castaner devant la mission d'information de l'Assemblée nationale sur l'épidémie de Covid-19
Le ministre de l'Intérieur est notamment revenu sur la question des contrôles organisés dans le cadre du confinement.
Christophe Castaner s'est exprimé devant la mission d'information de l'Assemblée nationale sur l'épidémie de covid-19. En visionconférence, le ministre de l'Intérieur a fait le bilan des contrôles instaurés dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus, jeudi 9 avril.
Il est également revenu sur plusieurs accusations de dysfonctionnements et a donné des précisions sur l'action du ministère de l'Intérieur. Franceinfo liste les principaux points de cette intervention.
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Le retrait des arrêtés municipaux sur le port de masques demandé aux maires
Alors que le maires de Sceaux (Hauts-de-Seine) et de Royan (Charente-Maritime) ont pris des arrêtés rendant le port du masque obligatoire et que d'autres édiles, à l'image du maire de Nice et de celui de Cannes s'y sont dit ouvertement favorables ces derniers jours, le ministre de l'Intérieur a annoncé avoir demandé aux préfets de prendre contact avec les deux maires à l'origine de ces arrêtés municipaux rendant obligatoire le port d'un masque de protection dans le cadre de la lutte contre l'épidémie de coronavirus. Et ce afin qu'ils reviennent sur leur décision.
Ces arrêtés ne sont pas "cohérents par rapport à l'exigence qu'implique le confinement parce que cela peut laisser penser qu'on peut sortir si on a un masque", a réagi Christophe Castaner. C'est également une question d'"égalité territoriale", certaines communes étant susceptibles de ne pas avoir les moyens d'équiper la totalité de leur population, a-t-il ajouté, estimant par ailleurs que l'intérêt du port du masque obligatoire n'était pas "médicalement démontré".
Peu d'"erreurs" relevées lors des contrôles du confinement
Quelque 9,5 millions de contrôles ont été effectués par les forces de l'ordre depuis le début du confinement en France et plus de 568 000 verbalisations ont été dressées, a déclaré le ministre de l'Intérieur.
"La règle c'est le discernement", a-t-il rappelé. "Sur l'ensemble des verbalisations qui ont eu lieu, j'ai eu très peu de retour d'anomalies graves, souvent elles ont été alléguées, elle sont sorties sur les réseaux sociaux et quand nous les avons vérifiées, elles n'étaient pas confirmées", a-t-il ajouté. "Il n'empêche que l'exercice a pu amener à quelques erreurs d'interprétation, le fait de fouiller un sac de course par exemple ne correspond pas à la bonne application de la doctrine fixée."
"Globalement, il y a eu assez peu d'incidents qui nous sont remontés, assez peu de saisies de la plateforme de l'IGPN [la 'police des polices']", a-t-il souligné. "Nous avons aussi veillé à ce que les délais de recours contre les contraventions soient portés de 45 à 90 jours."
La reconnaissance en "maladie professionnelle" demandée pour les personnels du ministère
"Je souhaite que le Covid-19 soit inscrit au tableau des maladies reconnues comme étant professionnelles", a déclaré le ministre de l'Intérieur, en ajoutant désirer également que "le lien soit présumé" avec le Covid-19 pour les agents du ministère ayant été au contact du public dans le cadre de leurs fonctions, pendant l'épidémie. Christophe Castaner a précisé en avoir fait formellement la demande le 7 avril aux ministres concernés.
Au cours de son intervention, Christophe Castaner a fait état de "1 400 fonctionnaires" touchés de façon "avérée" par ce virus, sur un total de "plus de 300 000 personnes" dépendant du ministère.
S'agissant des équipements de protection pour les policiers et les gendarmes, il a chiffré la commande totale du ministère à "40 millions de masques".
Un "contrôle" sur les tarifs pratiqués à la morgue provisoire installée à Rungis
Christophe Castaner a annoncé avoir demandé un "contrôle" sur la morgue provisoire installée dans un hall du marché de Rungis réquisitionné pour accueillir les cercueils des victimes du coronavirus pour faire face à la hausse de la mortalité. Le ministre de l'Intérieur a réagi aux tarifs controversés pratiqués par l'opérateur privé qui la gère. "Il me semble anormal que les contraintes liées à la situation de confinement et à des mortalités massives soient imputées financièrement aux familles", a-t-il déclaré. Soulignant que "la morgue de Rungis [était] gérée par un opérateur privé", il a expliqué qu'en découvrant "les tarifs" pratiqués par celui-ci, il avait "demandé un contrôle".
L'opérateur, OGF, qui s'est attiré de nombreuses critiques, prévoit un "forfait de 6 jours" à 159 euros pour "l'admission et le séjour en condition de conservation du cercueil fermé et scellé". La journée supplémentaire est facturée 35 euros. Un espace de recueillement est à disposition des familles, au prix de 55 euros pour "une heure maximum".
Mercredi soir, sur BFMTV, Sandrine Thiefaine, président de pompes funèbres de France, concurrente de OGF, avait lancé la polémique. "Le passage du cercueil à Rungis est payant pour les familles. Et ça, ce n'est pas acceptable. On ne peut pas facturer aux familles des frais pour un passage dans un entrepôt à Rungis", avait-elle dénoncé.
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