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Vidéo Confinement : au zoo de la Palmyre, la vie continue sans visiteurs

Comment se passe la vie dans un zoo en temps de confinement ? Le zoo de la Palmyre, en Charente-Maritime, a fermé le 17 mars dernier, mais la vie ne s'est pas arrêtée pour autant.

Article rédigé par Sébastien Baer - Laurent Macchietti
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Dimiter Ivanov, le soigneur des otaries du zoo de la Palmyre, le 24 avril 2020. (SEBASTIEN BAER / LAURENT MACCHIETTI / RADIO FRANCE)

Sur la table du vétérinaire, une petite chauve-souris attend d'être auscultée. Avant cela, il faut l'endormir. "On l'endort avec du gaz, explique Thierry Petit. Les roussettes sont très réceptives à ce gaz et ça va être très rapide." Le vétérinaire du zoo de la Palmyre (Charente-Maritime) s’inquiète du retard de croissance de cette roussette de Rodrigue. Après l’examen médical, il en profite pour réaliser quelques tests. "On va prélever du sang, on verra si elles ont été en contact avec certains virus. C'est la façon dont on fonctionne, on fait ce qu'on a à faire, et quand on a les animaux sous la main, on en profite."

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Ce sont 1 600 animaux qui vivent sur les 18 hectares du parc. Malgré le confinement lié au coronavirus, ils continuent leur vie, sous l'oeil des salariés du zoo. Dans l’enclos des singes, les chimpanzés guettent l’arrivée du soigneur et de son seau de granulés. Les singes, dont le patrimoine génétique est très proche de celui de l’homme, sont sensibles aux virus. Elliott, leur soigneur, redouble de vigilance en cette période. "On se change avant de rentrer dans le bâtiment", explique le soigneur. On a des pédiluves, on utilise des gants quasiment en permanence dans le bâtiment, et dès qu'on est à proximité des singes, on porte déjà un masque. On fait encore plus attention évidemment quand on est proche des singes."

Eliott, le soigneur des singes du zoo de la Palmyre, le 24 avril 2020. (SEBASTIEN BAER / LAURENT MACCHIETTI / RADIO FRANCE)

Hormis la présence des soigneurs, les allées du zoo sont vides, loin de l’agitation qui entoure le passage des milliers de visiteurs quotidiens en temps normal. Il règne un calme inhabituel qui intrigue certaines espèces, remarque Jérôme Darriet, le responsable animalier : "Les animaux s'habituent aux visiteurs. Par exemple, à la plaine africaine, vous avez des zèbres, des gnous, des impalas... il suffit que je passe avec mon vélo et là, je les vois qui se rapprochent."

Forcément, avec le confinement, le spectacle aquatique des otaries est suspendu, ce qui n’empêche pas les mammifères de s’amuser dans leur bassin. Chaque jour, leur soigneur Dimiter Ivanov continue à les entraîner. "Si on ne fait pas ça tous les jours, au bout d'un petit moment, il y aura des gestes qui vont être peut-être oubliés", affirme-t-il.

La trésorerie en danger

Chaque semaine, 250 kilos de viande et plus de trois tonnes de carottes, pommes, salades, oranges et bananes sont livrées au zoo. Pour le parc, privé des recettes des billets d’entrée, la situation est délicate. Son directeur, Pierre Caillé, s’inquiète pour la trésorerie : "Quel est l'horizon de réouverture ? Parce que vraiment, la période importante pour les parcs, c'est d'avril à août. Le reste de l'année, il faut bien comprendre que le volume de charges est supérieur aux recettes. Si de mars à août on accueille zéro visiteur, c'est plus de 80% du chiffre d'affaires qui est perdu."

Les transferts d’animaux ont aussi dû être interrompus. Des antilopes de la Palmyre devaient partir dans un zoo en Espagne et le parc de la Palmyre devait bientôt accueillir des gibbons en provenance de Suède. Aussi longtemps que durera le confinement, tous ces échanges sont suspendus.

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