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Confinement : les risques des manifestations aux balcons

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Oeil du 20H
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Article rédigé par L'Oeil du 20 heures
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Des Français confinés mais toujours revendicatifs. Sur les habitations, un peu partout dans le pays, des banderoles fleurissent pour soutenir les soignants ou clamer des opinions politiques. Mais en période de crise sanitaire, peut-on tout afficher sur sa façade ?

Tous les soirs à 20h, Isabelle Désert, enseignante et militante syndicale, rend hommage aux soignants, à sa manière. Faute de pouvoir manifester, elle ouvre ses fenêtres et décore sa maison de Villejuif avec des affiches politiques : “Nos vies avant leur profits” ou encore “De l’argent pour nos soignants”.

"Les applaudissements, c’est très bien mais ce n’est pas suffisant il faut des messages plus politiques", explique Isabelle Désert, membre du collectif “Confinés mais pas résignés”.

Une banderole a conduit des amis au commissariat 

Les rares passants semblent apprécier cette nouvelle forme d’engagement qui se développe un peu partout en France. Ce 1er mai, certains syndicats appellent à multiplier les affiches aux fenêtres et à poster les photos sur les réseaux sociaux. Mais attention, manifester aux balcons n’est pas toujours sans risque. A Toulouse, une affiche où il était écrit "Macronavirus, à quand la fin ?" a conduit deux amis au poste. La police leur a d’abord demandé de la retirer du mur de leur maison, puis les a convoqué au commissariat. “On me fouille, on me fait enlever mes affaires, je les dépose, je pars toute seule en garde à vue pendant deux heures”, regrette la jeune femme. 

Motif de sa garde à vue : outrage à personne dépositaire de l’autorité publique, car leur affiche ciblait le président. “Je suis inquiète, parce que si en France on envoie les gens en garde à vue parce qu'ils souhaitent jouir d’une liberté d’expression, c'est très inquiétant“.

"Confiné les gens, ça ne veut pas dire les faire taire, on ne va pas nous mettre une muselière”, s'inquiète son ami.

Leur avocate Claire Dujardin dénonce une garde à vue disproportionnée par rapport aux faits. “On a le droit d’utiliser une banderole, d’exprimer son opinion. Il n’y a rien de pénalement répréhensible à mettre une banderole dans la rue”.

Contacté, le ministère de l’intérieur confirme qu’on a le droit d’afficher ses opinions sur son mur, tant qu’on n’insulte et ne menace personne. D’ailleurs, le parquet de Toulouse a clôturé l’affaire. 

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