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Covid-19 : cantines bondées et classes surchargées… Un protocole sanitaire difficile à respecter dans les collèges et lycées

Face aux protestations de certains élèves et professeurs, qui jugeaient insuffisant le protocole sanitaire contre le Covid-19, Jean-Michel Blanquer a annoncé des mesures visant à favoriser les cours à distance.

Article rédigé par franceinfo - David Pauget
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Des élèves ont tenté de bloquer le lycée Turgot, Paris, le 3 novembre 2020. (NICOLAS PORTNOI / HANS LUCAS / AFP)

Des couloirs pleins à craquer, des cantines bondées... Depuis la rentrée des vacances de la Toussaint, en plein reconfinement pour lutter contre le coronavirus, ces images circulent sur les réseaux sociaux pour critiquer les conditions sanitaires dans certains collèges ou lycées, un peu partout en France. Une situation qui mobilise élèves, professeurs et personnel depuis le début de la semaine, et qui a poussé Jean-Michel Blanquer à annoncer, jeudi 5 novembre, des mesures pour faciliter le travail à distance.

Sur les réseaux sociaux, sous le hashtag #BalanceTonProtocole, des dizaines de tweets dénoncent le dispositif mis en place pour cette rentrée, la première durant un confinement.

Le protocole actuel prévoit, entre autres, une distanciation d'un mètre, une aération et une désinfection plus fréquentes des locaux, ainsi qu’un brassage limité entre élèves. Ces consignes sont parfois difficilement applicables, comme le montrent les images.

Vers une "grève sanitaire" le 10 novembre

Toute la semaine, des élèves ont manifesté devant leurs établissements, mais seuls quelques-uns ont été perturbés par des blocages. "C'est difficile de dire exactement le nombre d'établissements concernés", indiquait jeudi le ministère de l'Education nationale, contacté par franceinfo

Les enseignants du lycée Angela Davis, à Saint-Denis, se sont pour leur part rassemblés jeudi devant la Direction des services départementaux de l'Education nationale de Seine-Saint-Denis pour demander un protocole renforcé. Ils réclament  "des demi-groupes, des récrés à l'air libre, un accès aux toilettes".

Dans un communiqué envoyé jeudi, le personnel du collège Romain Rolland à Sartrouville, dans les Yvelines, informe avoir exercé son droit de retrait. L'équipe éducative demande "le dédoublement des classes pour assurer une distanciation efficace", "des moyens matériels plus importants (lingettes, gel, masques)" et "le recrutement d'agents d'entretien".

"Les tensions montent dans les lycées : la crainte sanitaire a pris le dessus depuis le retour des vacances, car avoir encore aujourd'hui 35 élèves par classe dans nos établissements, ce n'est plus possible", expliquait jeudi Philippe Vincent, du SNPDEN (Syndicat national des personnels de direction de l'Education nationale), premier syndicat des chefs d'établissement. "Nous n'arrivons plus à ne pas brasser les groupes, à respecter les distances, à aérer les salles comme il le faudrait, nous avons atteint les limites", ajoutait-il, soulignant que "le port du masque ne suffit plus". Après les annonces de Jean-Michel Blanquer, il s'est dit "satisfait, car il va enfin y avoir un cadre national".

A l'appel du Snes-FSU, plusieurs syndicats ont toutefois prévu l'organisation d'une "grève sanitaire" pour le 10 novembre. Décidé avant l'annonce des nouvelles mesures par Jean-Michel Blanquer, ce mouvement pourrait être maintenu, comme l'a annoncé l'intersyndicale jeudi soir.

Reste à savoir, d'ici là, si la situation dans les établissements pourra réellement s'améliorer. Outre l'Education nationale, les collectivités locales mettent aussi des moyens. La région Ile-de-France a ainsi "recruté 240 agents depuis la rentrée de septembre" et mis en place "un système de partenariat qui permet aux lycées de faire appel à une agence d'intérim pour remplacer les effectifs absents", détaille-t-on à franceinfo. "On a aussi proposé à l'Education nationale de mettre à disposition 100 000 tests antigéniques qui pourraient être faits par les infirmières scolaires."

Interrogée sur ces tensions jeudi sur BFMTV-RMC, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a, elle, proposé au ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, que des lieux tels que "des bibliothèques, des théâtres, des gymnases" puissent être "mis à contribution (...) pour donner plus d'espace aux lycéens".

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