"Je ne vois pas comment je peux attraper le virus" : dans les départements moins touchés par le Covid-19, le confinement passe mal
À Avallon dans l'Yonne, ville de 7 000 habitants, le confinement est plus difficile à accepter.
Alors que toute la France va se confiner à partir de vendredi 30 octobre jusqu'au 1er décembre pour lutter contre l'épidémie de Covid-19, cette mesure est moins bien acceptée dans les départements qui sont encore relativement épargnés. À Avallon, ville de 7 000 habitants dans l'Yonne, les nouvelles restrictions ont un goût amer.
Dans ce bar-brasserie du centre-ville, un petit groupe de clients a les yeux rivés sur l’écran de télévision. "Il me fait rire, tout un roman pour dire à la fin 'Vous êtes confinés'. Autant le dire tout de suite", lâche un client dépité. L’impatience se fait sentir également pour le patron des lieux : Stéphane est nerveux et commente l’allocution présidentielle derrière son comptoir. "Je pense qu'il n'a pas fait grand-chose pour améliorer les hôpitaux. Il n'y a rien eu de plus".
Quelques minutes plus tard, le couperet finit par tomber. Les bars et les restaurants vont devoir fermer partout dans le pays. Le patron se demande si son établissement pourra supporter un nouveau confinement. "Ça va être dur de remonter tout ça parce que la trésorerie est bien entamée" après le premier confinement du printemps, "et là on va refermer".
Ça fait quatre ans que je suis à mon compte, j'ai démarré de zéro. A l'heure actuelle, j'ai l'impression de retourner à zéro.
Stéphaneà franceinfo
La serveuse du bistrot, Emilie, s’interroge aussi pour son avenir. "Je venais de trouver du travail ici en restauration et je m'aperçois que demain ce sera mon dernier jour. On va repointer au RSA", dit-elle résignée.
Au comptoir, Thierry, un retraité, avale une dernière gorgée de bière. Cet habitué va devoir renoncer à venir au bar mais aussi à la pêche, son passe-temps favori. "On me retire ma liberté, bien souvent je suis seul au bord de l'eau. Quand je suis près d'un étang au milieu de la forêt je vois des chevreuils et des lapins, je ne vois pas comment je peux attraper le virus. Mais je ne vais pas avoir le droit d'y aller à cause de monsieur Macron", dit-il "en restant poli".
Le confinement a du mal à passer chez certains habitants qui rappellent qu’à ce jour neuf lits de réanimation sont occupés par des patients Covid dans tout le département de l'Yonne.
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