L'Association des maires de France défend l'ouverture des commerces "non essentiels" par arrêtés municipaux, pour qu'ils "continuent à pouvoir vivre"
De nombreux maires, partout en France, signent des arrêtés municipaux autorisant l'ouverture des commerces considérés comme n'étant pas de "première nécessité", comme les librairies. Les explications de Philippe Laurent, secrétaire général de l’Association des Maires de France (AMF) et maire UDI de Sceaux (Hauts-de-Seine).
"Nous pensons que ces commerces de proximité doivent continuer à pouvoir vivre et le livre est un produit culturel de première nécessité", a déclaré ce samedi sur franceinfo Philippe Laurent, secrétaire général de l’Association des Maires de France (AMF) et maire UDI de Sceaux (Hauts-de-Seine).
franceinfo : Le gouvernement a annoncé ce vendredi que les rayons livres des grandes surfaces comme la FNAC ou Carrefour allaient fermer temporairement pour ne pas faire de concurrence déloyale aux librairies, est-ce que vous pensez que ça peut faire jurisprudence ?
Philippe Laurent : L'égalité a été retrouvée en ce qui concerne les librairies mais d'un autre côté, maintenant, on ne peut plus du tout se procurer de livres sauf par le e-commerce et donc Amazon. Or, nous pensons - et nous sommes nombreux à penser cela - que ces commerces de proximité doivent continuer à pouvoir vivre et le livre est un produit culturel de première nécessité. On avait la possibilité de rendre l'équité en autorisant les librairies à ouvrir mais on a préféré fermer les rayons livres des grandes surfaces. Je pense vraiment que le gouvernement doit entendre ça. Le ministre directement en charge de ces questions, Alain Griset (ministre délégué chargé des Petites et moyennes entreprises) est sensible à cette préoccupation. Nous allons faire en sorte qu'il puisse avoir tout le soutien nécessaire des élus locaux et des professionnels pour faire revenir le gouvernement sur cette décision de fermeture des commerces de proximité.
Mais comment faire un vrai confinement si tout est ouvert ?
Il y a la limitation des possibilités de sortie avec l'autorisation dérogatoire de déplacements. Et il y a le maintien des questions de couvre-feu notamment dans les grandes agglomérations et qu'il faut maintenir et qu'on peut même concevoir de baisser. On a donc d'autres possibilités d'obtenir une forme de confinement qui de toute façon n'est pas comparable au confinement du mois de mars parce que les écoles et les entreprises continuent de fonctionner. Ce qui est par ailleurs une bonne chose. Enfin, par rapport au premier confinement, on a le port du masque obligatoire et c'est là-dessus qu'il faut insister parce que moi je vois encore trop de personnes se déplacer en ville sans porter le masque ou sans le porter correctement.
C'est tout de même difficile de trouver un compromis entre sécurité sanitaire et maintien de l'activité économique ?
Bien sûr que c'est difficile. Mais il ne faudrait pas que le souci de sauver des vies immédiatement - qu'on partage tous - soit contrecarré par le fait que derrière il se passe des choses difficiles sur le plan économique et donc aussi sur le plan social, sur le plan de la vie humaine. Donc effectivement, c'est une ligne de crête sur laquelle doit travailler le gouvernement. Et je pense qu'il devrait travailler davantage en amont avec les élus locaux et des professionnels et je suis convaincu qu'on pourrait arriver à des compromis tout à fait acceptables "gagnant-gagnant".
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