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"L'hiver va être dur pour beaucoup de familles" : avec le confinement, les associations d'aide alimentaire déjà dépassées par la demande

Comme lors du premier confinement, la baisse de l'activité économique plonge de nombreux Français dans la pauvreté. Les Restos du coeur, notamment, n'ont pas toujours les moyens de nourrir correctement tout le monde.

Article rédigé par franceinfo, Alain Gastal
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une antenne des Restos du coeur en Seine-Maritime, le 24 avril 2020.  (JULIEN FLEURY / FRANCE-BLEU LA ROCHELLE)

La file d'attente ne cesse de s'allonger, mercredi 4 novembre, devant les locaux des Restos du cœur de Melun (Seine-et-Marne). En cette matinée de distribution alimentaire, les nouveaux venus sont nombreux à s'inscrire comme Lina, aide ménagère. Elle a accouché il y a quelques semaines et se désespère de retrouver un emploi. À cause du confinement, ses recherches ne donnent rien : "Ça fait quatre, cinq mois que je cherche du travail : impossible. J'ai fait des CV, j'ai envoyé un peu partout mais c'est non pour le moment. Il y a la crise partout !"

45 secondes par personne

Avec 15% d'inscrits en plus par rapport à l'année dernière, Dominique, la gérante de ce Resto du coeur, en plein quartier populaire, n'arrive plus désormais à fournir à chacun un repas complet."On arrive à fournir les produits de première nécessité. Par contre, pour tout ce qui est protéines, viande, etc, on n'a pas suffisamment pour tout le monde, donc on donne des conserves plutôt que des produits frais."

>>Covid-19 : "Il y a une situation critique" de la pauvreté en France, estime Joëlle Bottalico, secrétaire nationale du Secours populaire français.

C'est encore pire à Paris, dans le 11e arrondissement, où le nombre d'inscrits s'est envolé : 88% en plus cette année. Si tout le monde part avec son panier garni, en revanche, c'est la bousculade dans des locaux beaucoup trop exigus, au mépris des règles de distanciation. "À partir du moment où ils rentrent dans le centre, ils ont grosso modo 45 secondes pour être servis, donc on leur demande de se presser, explique Philippe, gestionnaire de l'antenne parisienne. Ce n'est pas du bon accueil."

Ce n'est pas l'accueil qu'on aimerait donner aux Restos du cœur. Mais face à l'urgence alimentaire, on n'a pas eu d'autre choix.

Philippe, gestionnaire d'une antenne parisienne des Restos du coeur

à franceinfo

Les associations ont aussi perdu une partie de leurs dons alimentaires avec la fermeture des restaurants traditionnels. Au Secours populaire des Lilas (Seine-Saint-Denis), Monique voit arriver l'hiver avec angoisse. "Il va y avoir encore des factures d'énergie qui ne vont pas être payées parce que les gens habitent des logements qui ne sont pas toujours salubres. Donc, c'est vrai que l'hiver va être dur pour beaucoup de familles."

Heureusement, la plupart des bénévoles tiennent encore le coup, même s'ils sont nombreux à être retraités et donc plus fragiles face à la pandémie.

En termes de financement, les Restos du coeur et le Secours populaire ont récemment appris une très bonne nouvelle : les fonds sociaux européens pour l’aide alimentaire accordés à la France, qui risquaient de diminuer, vont augmenter de 48 % sur la période 2021-2027, a annoncé le gouvernement lundi 2 novembre.

Les associations humanitaires en difficulté : écoutez le reportage d'Alain Gastal

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