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"On n’en voit pas le bout" ou "Il faut mettre un bon coup" : un troisième confinement divise les Français

Le gouvernement mène une dernière série de consultations avant de trancher sur les modalités d'un reconfinement qui s’annonce "très serré", selon son porte-parole. Les réactions des Parisiens que nous avons interrogés vont de l’exaspération au fatalisme.

Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des Parisiens dans le métro (illustration). (AURÉLIEN ACCART / RAFIOFRANCE)

Son masque chirurgical, Jean-Pierre a décidé de le porter au poignet. "Je fais exprès parce que j’en ai marre", lâche-t-il exaspéré. Marre du couvre-feu, marre des restrictions, cet auto entrepreneur n’envisage même pas un reconfinement alors que différents scénarios sont à l’étude. Jeudi 28 et vendredi 29, le Premier ministre Jean Castex mène une dernière série de consultations avec des parlementaires, associations d'élus et partenaires sociaux sur ses modalités d’application.

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"Je n’en ai pas envie. J’ai 61 ans, je n’ai pas envie qu’on me casse la tête avec tout ça. Un papier pour dire, désolé de le dire, ‘tu vas aller faire pipi’, c’est quoi ça ?, s’emporte-Jean Pierre. Ce n'est pas que je sois un rebelle, mais je ne suis pas un retour. Je trouverai tous les moyens pour contourner le confinement. Il y en a plein comme moi qui vont faire ça !"  

"C’est indispensable à mon équilibre psychologique"

C'est bien le cas de Natacha. Si l'attestation de sortie redevient obligatoire, la fonctionnaire compte en détourner l'usage : "Je ferai tous mes rendez-vous médicaux dans les heures qui m’arrangent et je circulerai autour, je le dis franchement", explique-t-elle dans un éclat de rire. Puis reprenant son sérieux, elle explique pourquoi : "Parce que ça me donne un sentiment de liberté et que c’est indispensable à mon équilibre psychologique".  

Camille, une étudiante, cherchera, elle aussi, des astuces pour rester dehors : "Une ou deux heures par jour, ne serait-ce que pour prendre l’air parce qu’on s’encroûte chez nous. Je n’irai pas faire des fêtes clandestines, mais peut-être que je respecterai moins que le premier confinement où on respectait toutes les mesures et on ne sortait pas de chez nous. J’espère que ça va bientôt se terminer, mais on n’en voit plus le bout et c’est très dur." 

"C'est comme une opération, on n'a pas le choix" 

Gérard, un commerçant qui vend du linge de maison, est prêt au sacrifice mais espère que ce troisième confinement sera le dernier. "Les deux derniers confinements, on était fermés, c’était très très dur. Là, on a repris, et c’est catastrophique, confie-t-il. Pour nous, c’est très difficile. On survit un petit peu. Mais ce troisième confinement, il faut le faire parce qu’à un moment, si on ne fait pas ça, on va aller jusqu’en 2029, 2030... On en sera toujours au même point. Il faut vraiment donner un bon coup !"   

"Il faut mettre tout le monde à l’abri. Et puis à un moment, ça va passer, cette épidémie, et tout le monde va reprendre la vie normalement."

Gérard, commerçant

à franceinfo

Un mal pour un bien, conclut Hind. "S’il faut en passer par là, c’est comme une opération. Quelqu’un qui a un cancer, on lui dit : ‘Il faut opérer parce qu’on n’a pas le choix’. Et même si on a la trouille du bistouri, on y va. Il faut relativiser, aussi. Je pense qu’on est tellement habitués à notre confort qu’on ne veut pas faire la moindre concession. C’est quand ça nous touche dans nos familles qu’on comprend que c’est réel." Deux de ses proches sont morts du Covid.

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