Confinés à cinq, dans 11m², sous les toits : "C'est la fatigue du corps et la fatigue psychologique"
Depuis bientôt un mois, Martial, sa femme et leurs trois enfants sont confinés dans leur chambre de bonne du 18e arrondissement de Paris.
Depuis maintenant presque un mois, à cause du confinement, certaines familles françaises se retrouvent dans des situations de très grande promiscuité, notamment en région parisienne. Le cas de la famille de Martial, un habitant du 18e arrondissement, touche à l'extrême : ils vivent à cinq dans une chambre de bonne de 11m². Confinés, en quelque sorte, dans une maison de poupée.
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Dans cet appartement, Martial à l’impression de vivre dans la cabine d’un bateau, sauf que le voyage est permanent, et qu’il y a trois enfants à bord. Il faut donc gérer l’espace au centimètre près. "Bon là, Alicia elle dort dans sa petite mezzanine, décrit le père de famille, Tiago dort avec sa maman juste en dessous dans le lit deux places et Léandre dort juste entre le canapé et la mezzanine. J'ai construit un petit lit. Et moi je dors dans un hamac qui traverse la pièce."
Martial habite cette chambre de bonne depuis plus de 20 ans mais la famille s’est agrandie. L'aînée a trois ans et demi, le petit dernier, trois semaines, Léandre est né pendant le confinement. L’organisation est devenu quasiment militaire. "On est tous sur le même rythme, explique Martial. Si on veut que les enfants dorment le soir à 9 heures, il faut que tout soit éteint quitte à ce que nous, plus tard, on rallume un petit peu la lumière pour peut-être voir un film...Enfin, on ne le fait jamais en fait parce que c'est très compliqué".
Une fatigue physique et mentale
Avec la fermeture de la crèche et de l’école le quotidien s’est encore corsé. Les parents ont une incroyable capacité à amortir les difficultés mais Maria, la toute jeune maman, ne sort presque plus. "C'est la fatigue, la fatigue du corps et la fatigue psychologique parce qu'il faut faire très attention au petit, confie-t-elle, et surtout, la chaleur commence, ça devient presqu'insupportable de rester à la maison".
Autour du couple, la solidarité a joué à plein. Plusieurs personnes ont proposé des appartements laissés vides le temps du confinement. Mais ça n’est pas la solution pour Martial : "Nous ce qu'on souhaite c'est une solution pérenne. On était déjà confinés avant." Depuis quatre ans Martial se bat pour obtenir un logement social. Son dossier n’avance pas malgré son profil. Le confinement ne fait qu’accentuer une situation déjà extrême.
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