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Coronavirus : comment le gouvernement entend-il aider les entreprises face à l'épidémie ?

Bruno Le Maire et Muriel Pénicaud ont détaillé, lundi, une nouvelle série de décisions censées aider les entreprises en difficulté à faire face à la crise, qui affecte durement des secteurs comme l'événementiel et la restauration.

Article rédigé par franceinfo
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La ministre du Travail Muriel Pénicaud, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire et sa secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runacher lors d'une conférence de presse à Bercy, le 9 mars 2020. (ERIC PIERMONT / AFP)

L'épidémie de coronavirus Covid-19 progresse en France, entraînant l'interdiction des rassemblements de plus de 1 000 personnes, et poussant sans doute beaucoup de Français à réduire leurs déplacements et leurs activités. Une situation qui met en difficulté tout un pan de l'économie française. Lundi 9 mars, à l'issue d'une réunion avec les filières concernées à Bercy, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a notamment évoqué "des baisses de chiffre de d'affaire de 60% en moyenne pour les traiteurs, de 30 à 40% dans l'hôtellerie, de 25% en moyenne pour les restaurateurs et des chiffres encore plus forts pour le secteur de l'événementiel". Le locataire de Bercy, qui a également cité l'automobile et les transports aériens parmi les secteurs affectés, a annoncé aux côtés de la ministre du Travail Muriel Pénicaud une nouvelle série de mesures pour les aider à essuyer la tempête. Franceinfo les résume.

En appelant à la compréhension

Face à l'épidémie, certaines entreprises ne sont plus en mesure d'honorer leurs contrats. Pour surmonter cette épreuve, Bruno Le Maire a renouvelé son appel à "la solidarité nationale". Ainsi, il demande à "toutes les entreprises qui avaient fait des commandes d'événementiel et qui ont été contraintes de les annuler en raison de cette épidémie" de "payer la prestation" malgré tout, "quitte à obtenir ensuite un engagement de l'entreprise d'événementiel sur un prochain événement". Le ministre de l'Economie souhaite aussi voir les bailleurs "faire preuve de compréhension vis-à-vis des commerçants" si ceux-ci ne sont pas en mesure de payer leur loyer.

Bruno Le Maire a également rappelé que l'Etat considérait désormais l'épidémie comme un cas de force majeure dans le cadre des marchés publics d'Etat. Concrètement, si une entreprise de BTP "a un retard dans l'exécution de son contrat parce qu'elle n'arrive pas à se fournir en matières premières ou parce que elle a un certain nombre de ses salariés qui sont confinés", elle pourra avoir du retard "sans aucune pénalité", a-t-il illustré. 

Le ministre de l'Economie a expliqué qu'il allait recevoir les présidents de l'Association des maires de France et de l'Association des départements de France, pour qu'ils appliquent la même mesure à leurs marchés publics, comme les présidents de région se sont déjà engagés à le faire la semaine dernière. Et Bercy étudie "le cadre juridique" qui permettrait que l'épidémie soit également considérée comme un cas de force majeure "dans les contrats privés".

En mettant en place des mesures fiscales 

Les entreprises mises en difficulté par le coronavirus vont pouvoir demander "le report des charges sociales", a également annoncé Bruno Le Maire, et ce "par simple envoi d'un e-mail". Bercy va également demander à ce que les charges fiscales puissent être reportées "de la manière la plus simplifiée possible", a ajouté le ministre de l'Economie. Bruno Le Maire a aussi évoqué une mesure plus drastique : un "dégrèvement pour les impôts directs". Celui-ci pourrait être accordé "au cas par cas" aux entreprises "menacées de disparition en raison de l'impact économique du coronavirus".

En soutenant la trésorerie des entreprises

Lors d'une préférence conférence de presse, le 3 mars, Bruno Le Maire avait annoncé que la Banque publique d'investissement (BPI) se porterait désormais garante à 70% (contre 40% auparavant) des prêts engagés par les PME face aux problèmes de trésorerie liés à l'épidémie. Lundi 9 mars, il a annoncé avoir demandé à la BPI qu'elle puisse également "soutenir la trésorerie des entreprises de taille intermédiaire".

En dédommageant mieux l'activité partielle

Enfin, la ministre du Travail Muriel Pénicaud est également intervenue lors de ce point-presse pour annoncer une légère évolution dans le dispositif d'activité partielle. Celui-ci permet à une entreprise "qui ne peut pas maintenir son activité à cause de conditions particulières" – une épidémie, par exemple. "Le salarié garde son salaire, mais comme il ne peut pas aller travailler parce que l'activité tombe à cause du coronavirus, le ministère du Travail rembourse à l'entreprise une partie importante du salaire", a-t-elle expliqué sur Europe 1"L'entreprise paye 70% du salaire du salarié", a rappelé Muriel Pénicaud, et jusque-là, l'Etat lui remboursait 7,74 euros par heure de travail. Ce montant va passer 8,04 euros pour être aligné avec le montant du smic horaire.

Muriel Pénicaud a fixé comme objectif de maintenir un temps de réponse de 48 heures aux demandes d'activité partielle des entreprises, comme c'est le cas actuellement, alors que le délai légal est normalement de 15 jours. Vendredi soir, 900 entreprises avaient demandé à bénéficier du dispositif à cause du Covid-19, pour un total de 15 000 salariés, a-t-elle détaillé, affirmant s'attendre à une demande beaucoup plus importante à mesure que l'épidémie se prolongera.

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