Cet article date de plus de quatre ans.

Coronavirus : couturiers amateurs et professionnels main dans la main pour produire des masques individuels à grande échelle

Alors qu’il est recommandé à tout le monde de porter un masque, le grand public est orienté vers ceux conçus en tissu, dont la conception est strictement encadrée. Couturiers et couturières amateurs et professionnels s’organisent pour les produire à grande échelle.

Article rédigé par Audrey Morellato
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une couturière bénévole des ateliers Armor Lux, à Quimper, fabrique des masques pour le CHU de Brest. (QUEMENER YVES-MARIE / MAXPPP)

Les masques chirurgicaux et FFP2 sont toujours réservés aux soignants et à certains professionnels, mais il est désormais recommandé à tout le monde d’en porter un pour endiguer l'épidémie de coronavirus Covid-19. La consigne vaudra d’ailleurs encore au moment du déconfinement. Aussi recommande-t-on au grand public de se fournir en masques en tissu.

>> Coronavirus : suivez les dernières informations sur la pandémie dans notre direct

Chez Armor Lux, dans le Finistère, la fabrication de masques a commencé dès la fin de mois de mars, avec l’accord des salariés. Entre 3 000 et 4 000 masques grand public en tissu sortent chaque jour de l’atelier de la marque à Quimper et des blouses spéciales pour le personnel de l’hôpital de Brest.

"C’était important de participer à l’effort, explique Grégoire Guyon, directeur de la communication chez Armor Lux. Cela est venu assez naturellement lorsque nous avons été alertés par des acteurs économiques et des établissements de santé sur le territoire, avec lesquels nous avions des contacts qui nous ont dit 'On aimerait bien dire à tout le monde qu’on pourra fournir, mais en réalité on ne pourra pas le faire...'" "Je pense que nous n’avons guère le choix, conclut-il, et nous devons faire coexister initiative industrielles et initiatives individuelles."

"Au début, chacun faisait un peu à sa sauce..."

S’appuyer sur des couturiers et couturières est une alternative, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Car il ne s’agit pas de simplement assembler des morceaux de n’importe quel tissu. Le collectif Couturières solidaires s’est d’abord appuyé sur les recommandations belges, avant qu’il y en ait finalement en France. "Au début, se souvient Marine Prévet, du collectif en Ille-et-Vilaine, quand le réseau s’est créé, chaque couturière faisait un peu à sa sauce, et c’est bien normal."

Nous avons rapidement vu qu’il fallait uniformiser la production : cela nous a permis de constater que par exemple, la couture au milieu ne convenait pas… 

Marine Prévet

à franceinfo

Depuis presque un mois, les Couturières solidaires ont fabriqué 5 000 masques et visières. Des protections qu’il a fallu collecter et distribuer en limitant les contacts. Une expérience qui pourrait être bien utile aux communes, qui cherchent dès maintenant à s’équiper avant le déconfinement. "Cela permet d’éviter au maximum aux couturières de sortir, explique Marine Prévet. Il y a une personne qui va de maison en maison pour récupérer la production ou déposer la matière première. Nous avons mis en place une série de gestes pour éviter qu’il n’y ait aucun contact entre les deux personnes ou même les objets qu’ils ont touchés l’un et l’autre."

La fabrication des masques "grand public" en tissu : écoutez le reportage d'Audrey Morellato

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.