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Coronavirus : "Il y a une partie de la population qui ne comprend pas la gravité" de l’épidémie selon un adjoint à la mairie de Paris

"Il y a une forme de dilettantisme complètement inconscient qui s'est installée", regrette Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire de Paris, invité de franceinfo le 5 août 2019. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Tandis que la maire et le préfet de police de Paris lancent un appel solennel au respect du confinement et des mesures de précautions pendant l’épidémie de coronavirus dans la capitale, le premier adjoint Emmanuel Grégoire estime, jeudi 19 mars sur franceinfo, qu'il "y a une partie de la population qui ne comprend pas la gravité des risques qu’elle fait courir à la population".

franceinfo : Trouvez-vous que les Parisiens ne sont pas assez scrupuleux sur les consignes de confinement et les mesures de précaution ?

Emmanuel Grégoire : C'est très clair, il y a une partie de la population qui ne comprend pas la gravité des risques qu'elle fait courir à la population que ce soit en général, à eux-mêmes, aux autres, à ses enfants ou à ses parents. Il y a une forme de dilettantisme complètement inconscient qui s'est installée. Les consignes sont pourtant simples. Or, on a observé dans un certain nombre d'espaces publics des comportements totalement irresponsables. Il s'agit d'une menace qu'on ne voit pas, mais qui est une menace réelle. Suivre les consignes permettra de faire la différence quand on sortira de cette crise, de savoir si on en sort avec quelques milliers, avec quelques dizaines de milliers ou quelques centaines de milliers de morts. Si nous ne voulons pas que le gouvernement soit obligé - et nous le soutiendrions s'il le faisait - de déployer des mesures coercitives beaucoup plus lourdes de couvre-feu, de déploiement de forces, y compris militaires, il faut que les gens soient responsables, respectent les autres et se respectent eux-mêmes. Renoncer à un tout petit bout de sa liberté individuelle au bénéfice de la vie de chacun, c'est rien du tout, c'est quelques semaines de patience. Elles vont être longues, j'en ai conscience, elles le sont pour tout le monde, mais elles sont absolument vitalement indispensables.

Ne pensez-vous pas que certaines consignes peuvent sembler contradictoires ou floues à certaines personnes ?

Oui, c'est la raison pour laquelle il faut communiquer, communiquer et encore communiquer. Il n'y a aucun geste anodin. Lorsqu'on fait une balade de nuit de 20 minutes dans la rue et qu'on ne croise personne, ce n'est pas dangereux, mais quand on va faire un pique-nique sur une pelouse et qu'on est agglutinés les uns sur les autres, il n'y a honnêtement aucune excuse à trouver en la matière, notamment de la part d'adultes. Tant mieux si ce n’est qu'un déficit de communication, ça veut dire que dans les heures qui viennent, dans les jours qui viennent, ce sera réglé.

Des internautes disent que les autorités sont plus sévères dans les quartiers populaires de la capitale que dans les quartiers huppés. Est-ce vrai ?

Je ne peux pas vous dire, je me méfie beaucoup de l'effet déformant des réseaux sociaux. Ce qui est certain en tout cas, c'est qu'il n'y a pas de raison qu'il y ait plus de libéralité où que ce soit sur le territoire. La même règle doit s'imposer à chacun. Il n'y a aucune espèce de doute, toute loi de la République s'applique partout où elle doit être appliquée, partout avec la même sévérité. Et ce n'est pas moins grave d'aller s'agglutiner sur les plages de l'île de Ré que de s'agglutiner sur un marché populaire de Paris, et la sanction sera la même et la responsabilité doit être la même.

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