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Coronavirus : la prime de 1 000 euros pour les salariés mobilisés "ne peut pas être le salaire de la peur", estime Laurent Berger (CFDT)

La question actuelle est de "protéger ces salariés, ceux qui ont trop souvent été invisibles, qu'on a souvent considérés comme moins importants, qui sont souvent beaucoup moins payés que d'autres", a asséné Laurent Berger.

Article rédigé par franceinfo
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Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, était l'invité du 8h30 de franceinfo jeudi 16 janvier 2020. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

La prime défiscalisée de 1 000 euros que les entreprises pourront verser à leurs salariés mobilisés pendant la crise sanitaire du coronavirus "ne peut pas être le salaire de la peur", a déclaré mardi 24 mars sur franceinfo Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT. Elle ne peut pas être "une contrepartie à l'absence de santé et de sécurité", a-t-il estimé, réagissant aux annonces mardi de Bruno Le Maire. Le ministre de l'Economie a appelé les entreprises à verser une prime "totalement désocialisée et totalement défiscalisée" de 1 000 euros à tous les salariés qui continuent de se rendre sur leur lieu de travail malgré l'épidémie.

C'est bien si c'est une reconnaissance. Mais il faut d'abord assurer la santé et la sécurité de ces travailleurs qui sont absolument essentiels aujourd'hui pour nous tous

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT

à franceinfo

Laurent Berger espère "qu'à la sortie de cette crise, on se rappellera de tous ces salariés, qui sont souvent en bas de l'échelle des rémunérations, souvent avec une absence de considération assez importante et parfois un peu de mépris, on se souviendra que sans eux et sans elles, ça n'aurait pas fonctionné".

Berger en colère contre la loi d'urgence

La question actuelle est de "protéger ces salariés, ceux qui ont trop souvent été invisibles, qu'on a souvent considérés comme moins importants, qui sont souvent beaucoup moins payés que d'autres", a asséné Laurent Berger. "Ce sont ces travailleurs aujourd'hui qui font qu'on arrive encore à avoir les biens essentiels. La priorité, ce sont ces travailleurs qu'il faut protéger aujourd'hui. Et donc il faut un maximum d'accords dans les entreprises, de dialogue social, pour que les conditions de la production évoluent. Parce qu'il faut les protéger".

Le patron de la CFDT entend que soit "privilégié" le dialogue social dans les entreprises pour adapter les horaires ou la planification des congés. "Je pense que, dans cette période de profonde incertitude, il faut mettre du dialogue social à tous les étages", a alerté Laurent Berger, alors que le gouvernement autorise désormais que les entreprises imposent une semaine de congés payés si un accord de branche ou d'entreprise est signé.

Avec la loi d'urgence, l'employeur pourra imposer des horaires plus importants de façon unilatérale. Je dis attention, à chaque fois qu'il n'y a pas de dialogue, social, ça se fera dans de mauvaises conditions et ce ne sera pas accepté

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT

à franceinfo

"Les trois organisations patronales, et les cinq organisations syndicales représentatives de ce pays ont signé un petit texte pour dire qu'il faut privilégier partout le dialogue social pour assurer le maintien de l'emploi, mais aussi la sécurité et la santé des salariés", a rappelé Laurent Berger.

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