Coronavirus : la situation en Espagne "est vraiment un signal d'alerte pour nous", avertit un épidémiologiste
"Il faut peut-être qu'on se ressaisisse un peu" en France, estime Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique sur le Covid-19. Il craint aussi que "quand il recommencera à faire froid dans l'hémisphère nord, le virus reviendra".
"C'est vraiment un signal d'alerte pour nous", a mis en garde lundi 6 juillet sur France Inter Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l'Institut Pasteur, et membre du Conseil scientifique sur le coronavirus, à propos des reconfinements localisés décidés en Espagne, à cause de la résurgence de l'épidémie de Covid-19.
"L'Espagne est un pays qui a vécu une épidémie très similaire à celle de la France, d'une violence extrême début mars, avec un confinement très strict qui a bien marché. Ils ont vraiment réussi à contrôler la circulation du virus comme la France l'a fait. Et pourtant, ils se retrouvent maintenant avec des nouveaux foyers qui les obligent à repasser à des confinements qui cette fois-ci sont localisés", a-t-il souligné.
Cela peut tout à fait nous arriver cet été.
Arnaud Fontanet, épidémiologisteà France Inter
"On s'est rendu compte depuis quelques semaines qu'on avait besoin de recommencer à vivre, on a eu des évènements, y compris festifs, qui traduisent ce besoin. Je le comprends parfaitement et mais j'ai envie de dire : maintenant, il faut peut-être qu'on se ressaisisse un peu parce que l'on se rend compte que le virus est toujours présent", a alerté l'épidémiologiste.
Arnaud Fontanet, épidémiologiste, rappelle que, pendant les #vacances "Il va falloir garder en tête ce qu'on a appris les 3 derniers mois sur la façon de se protéger" #coronavirus #le79inter pic.twitter.com/nJBm3AJ1bM
— France Inter (@franceinter) July 6, 2020
Encore entre 500 et 1 000 cas par jour en France
Arnaud Fontanet a rappelé qu'il y a "encore 500 à 1 000 cas tous les jours en France. Il y a cinq clusters découvert tous les jours". Pour l'épidémiologiste, "le risque c'est le grand rassemblement", avec "un ou plusieurs supercontaminateurs", qui provoquerait "des dizaines voir des centaines de cas dans les jours qui suivent".
Arnaud Fontanet a évoqué également la situation aux États-Unis. Pour lui, ce pays est "l'exemple de quand on n'applique pas des mesures fortes très tôt, on se retrouve dans une situation qu'on n'arrive pas à contrôler". "S'il n'y a pas une mesure très forte de confinement initialement pour stopper la propagation du virus [...], on se retrouve dans une situation inextricable que les États-Unis sont en train de vivre", a-t-il souligné.
Le coronavirus reviendra cet hiver
"On voit que ce virus est en train de s'installer dans les pays où c'est habituellement la saison grippale, où il fait froid. Cela nous dit qu'à moyen terme, quand il recommencera à faire froid dans l'hémisphère nord, le virus reviendra", a dit craindre Arnaud Fontanet. Si "on est à une période estivale où les choses devraient bien se passer", "ce qui se passe dans l'hémisphère sud est extrêmement inquiétant", souligne l'expert avec "une montée de l'épidémie très forte dans les pays qui sont aujourd'hui en période hivernale : l'Australie, Madagascar, l'Afrique du Sud".
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