Coronavirus : "Les autoroutes continuent à vouloir faire du chiffre", dénonce une conductrice de poids lourds
Alors que jusqu'ici les douches sur les aires d'autoroute étaient gratuites pour les routiers, les sociétés ont décidé de les facturer, dit-elle. Le groupe Vinci dément cette assertion.
"Les autoroutes continuent Ă vouloir faire du chiffre", a dĂ©noncĂ© sur franceinfo vendredi 20 mars Florence Garry, conductrice de poids lourds et dirigeante de la sociĂ©tĂ© FG Transports Ă Saint-Flour, prĂšs dâAlbi (Tarn).
Alors que des mesures ont Ă©tĂ© prises pour rouvrir les aires dâautoroute afin de permettre aux conducteurs dâavoir accĂšs Ă des espaces sanitaires et se restaurer, "on trouve les douches maintenant Ă 6 euros, Vinci par exemple les fait Ă 2 euros", s'est-elle indignĂ©e. Ce service est pourtant censĂ© ĂȘtre gratuit pour les routiers.
Le groupe Vinci Autoroutes dément vigoureusement un quelconque facturage des douches pour les chauffeurs routiers sur son réseau. Et précise que les sociétés concessionnaires des autoroutes ne peuvent pas fixer ce genre de tarifs. S'ils existent (en toute illégalité), ils relÚvent de la responsabilité des gestionnaires des aires d'autoroute (Esso, Shell, Total, etc), précise Vinci.
ConfrontĂ©e Ă l'incivisme, elle a dĂ©cidĂ© d'arrĂȘter le travail
Par ailleurs, Florence Garry a affirmĂ© nâavoir pas de matĂ©riel pour se protĂ©ger du coronavirus. "On nous dit quâon va nous aider mais je nâai pas de gel hydro-alcoolique, pas de gants, rien." Pire encore, elle a dĂ©plorĂ© le manque de civisme des personnes qui sont censĂ©es ĂȘtre confinĂ©es. "Je travaille essentiellement dans le Sud et jâai vu, toute la semaine, des gens se promener en bord de mer ou faire du lĂšche-vitrines alors que tout est fermĂ©Â !" Elle a affirmĂ© avoir vu "des jeunes dans les stades en train de jouer au ballon".
ConsĂ©quence : la conductrice de poids lourds va arrĂȘter le travail. "Jâai pris la dĂ©cision de rentrer chez moi. On mâavait dit quâil ne fallait pas sâinquiĂ©ter, que jâaurais le droit Ă une indemnitĂ© mais lĂ ce nâest plus une question dâargent ! Câest une question de sĂ©curitĂ©." Elle a le sentiment que "les gens ne changent pas leur comportement". "On met tout le monde en danger parce que des gens qui veulent quâon roule ne nous respectent pas."
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