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Coronavirus : "Les autoroutes continuent à vouloir faire du chiffre", dénonce une conductrice de poids lourds

Alors que jusqu'ici les douches sur les aires d'autoroute Ă©taient gratuites pour les routiers, les sociĂ©tĂ©s ont dĂ©cidĂ© de les facturer, dit-elle. Le groupe Vinci dĂ©ment cette assertion.

Article rédigé par franceinfo
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Des camions arrĂȘtĂ©s sur une aire d'autoroute de l'A36 (illustration). (LIONEL VADAM / MAXPPP)

"Les autoroutes continuent Ă  vouloir faire du chiffre", a dĂ©noncĂ© sur franceinfo vendredi 20 mars Florence Garry, conductrice de poids lourds et dirigeante de la sociĂ©tĂ© FG Transports Ă  Saint-Flour, prĂšs d’Albi (Tarn).

Alors que des mesures ont Ă©tĂ© prises pour rouvrir les aires d’autoroute afin de permettre aux conducteurs d’avoir accĂšs Ă  des espaces sanitaires et se restaurer, "on trouve les douches maintenant Ă  6 euros, Vinci par exemple les fait Ă  2 euros", s'est-elle indignĂ©e. Ce service est pourtant censĂ© ĂȘtre gratuit pour les routiers.

Le groupe Vinci Autoroutes dément vigoureusement un quelconque facturage des douches pour les chauffeurs routiers sur son réseau. Et précise que les sociétés concessionnaires des autoroutes ne peuvent pas fixer ce genre de tarifs. S'ils existent (en toute illégalité), ils relÚvent de la responsabilité des gestionnaires des aires d'autoroute (Esso, Shell, Total, etc), précise Vinci.

ConfrontĂ©e Ă  l'incivisme, elle a dĂ©cidĂ© d'arrĂȘter le travail

Par ailleurs, Florence Garry a affirmĂ© n’avoir pas de matĂ©riel pour se protĂ©ger du coronavirus. "On nous dit qu’on va nous aider mais je n’ai pas de gel hydro-alcoolique, pas de gants, rien." Pire encore, elle a dĂ©plorĂ© le manque de civisme des personnes qui sont censĂ©es ĂȘtre confinĂ©es. "Je travaille essentiellement dans le Sud et j’ai vu, toute la semaine, des gens se promener en bord de mer ou faire du lĂšche-vitrines alors que tout est fermé !" Elle a affirmĂ© avoir vu "des jeunes dans les stades en train de jouer au ballon".

ConsĂ©quence : la conductrice de poids lourds va arrĂȘter le travail. "J’ai pris la dĂ©cision de rentrer chez moi. On m’avait dit qu’il ne fallait pas s’inquiĂ©ter, que j’aurais le droit Ă  une indemnitĂ© mais lĂ  ce n’est plus une question d’argent ! C’est une question de sĂ©curitĂ©." Elle a le sentiment que "les gens ne changent pas leur comportement". "On met tout le monde en danger parce que des gens qui veulent qu’on roule ne nous respectent pas."

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