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Coronavirus : "Nous avons pris cette mesure [de couvre-feu] pour protéger la population", explique une maire des Alpes-Maritimes

"Nous avons observé qu'il y avait, dans notre commune, beaucoup de regroupements de personnes tard le soir ayant la volonté de prendre l'air. Et ça n'est pas possible", explique l'élue.

Article rédigé par franceinfo
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La plage de Golfe Juan, en septembre 2017. (YANN COATSALIOU / AFP)

"Nous avons pris cette mesure pour protéger la population", assure Michelle Salucki, invitée de franceinfo samedi 21 mars et maire de Vallauris Golfe-Juan (Alpes-Maritimes), première commune à instaurer un couvre-feu vendredi soir, dès 22h.

Franceinfo : Pourquoi avoir décidé d’installer un couvre-feu dans votre commune ?

Michelle Salucki : Nous avons pris cette mesure pour simplement protéger la population. Parce que nous avons observé qu'il y avait, dans notre commune, beaucoup de regroupements de personnes tard le soir ayant la volonté de prendre l'air. Et ça n'est pas possible. Sortir et se regrouper, c'est vraiment le plus grand risque qu'on puisse prendre. Il a donc fallu prendre d’urgence cette décision d’instaurer un couvre-feu, une décision énergique parce que mon premier devoir, c'est de protéger la population.

Y a-t-il des dérogations possibles pour ce couvre-feu ?

Oui, pour les professionnels de santé, pour les personnes travaillant dans les services publics, ceux qui sont par nécessité dehors la nuit pour des raisons professionnelles ou familiales. Il y a plusieurs cas de figure différents. On a donc élargi la dérogation pour ne pas pénaliser les professionnels. Il est bien évident qu'il faille continuer à vivre et fonctionner au mieux dans la commune.

Comment avez-vous communiqué pour que la mise en place de ce couvre-feu soit connue et surtout comprise ?

J’ai répondu aux journalistes qui me posaient régulièrement la question que oui, j’étudiais la possibilité d’installer le couvre-feu, et que nous étions en train de travailler sur l’arrêté préfectoral qui en découlait. J’ai pris le soin de prendre conseil après de la sous-préfète.

J’avais au préalable pensé à un couvre-feu établi à partir de 20h, mais j’ai suivi ces directives qui préconisaient 22h. C’est mieux ainsi. Il y a des agents municipaux qui terminent très tard.

Michelle Salucki, maire de Vallauris Golfe-Juan

sur franceinfo

Il faut qu’ils puissent avoir le temps de rentrer chez eux, peut-être aller voir leurs proches et leurs parents isolés. Donc, on a trouvé que 22h, c'était convenable.

Avez-vous monopolisé des policiers municipaux pour faire respecter ce couvre-feu ?

Oui, nous avons une brigade de nuit qui tourne tout le temps. Ce sont les policiers municipaux qui m'avait alertée pour me dire qu'ils avaient du mal à intervenir sur des regroupements festifs, sympathiques certes, mais contradictoires avec l'état de crise sanitaire dans lequel nous nous trouvons. Il a donc fallu intervenir fortement et d'une manière très rigoureuse pour bien faire comprendre qu'il y avait un danger et un risque.

Est-ce que cela a été difficile de faire respecter ce premier couvre-feu ?

Ça a été un peu compliqué hier soir, oui. Il a fallu faire beaucoup de pédagogie. Pour le moment, il n'y a pas eu de verbalisation parce que nous sommes dans une phase où on explique les risques. Mais c'est très compliqué. Il y a des publics qui pensent que parce qu'ils sont jeunes et en bonne santé, ils ne peuvent pas attraper le coronavirus.

Ce couvre-feu va-t-il durer le temps de la période de confinement imposée par le gouvernement ?

Oui, parce que de toute façon, plus nous avançons, plus le confinement va devenir pénible, surtout avec les familles et la difficulté de rester enfermé. Il faut donc continuer à faire comprendre aux habitants qu'il ne faut pas sortir. C'est un moment très difficile pour nous tous, mais il faut que l'on soit rigoureux et efficace.

Pensez-vous qu'il faudrait appliquer une telle mesure dans toute la France ?

Sur le plan national, oui. Je pense qu'il faut aller beaucoup plus fort. On vit une crise sanitaire dans on ne connaît pas l'évolution exacte. On voit bien que toutes les villes n'ont pat les mêmes difficultés. On ne sait pas combien de temps ça durera. Et pour tout dire, on n’a pas de vaccin ! Donc je crois qu'il faut véritablement prendre des mesures très énergiques. Et si possible, dans le même temps, nous fournir des masques pour nos policiers, nos agents qui entretiennent nos villes. C'est absolument impératif aujourd'hui de penser aux populations qui font tourner les communes.

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